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Blanche, grise, noire ... À quel type de corruption sont confrontés les élus?

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Selon Tris Acatrinei, directrice du projet Arcadie, la corruption n'a pas disparu de la vie politique. Elle estime que certains députés profitent de leur statut pour avoir accès à certains privilèges, et passe-droits.

Après l’affaire Cahuzac en 2013, l’objectif de transparence dans la vie politique est devenu prioritaire. Plusieurs lois, mais également des entités comme la Haute autorité pour la transparence de la vie publique ont été mises en place. Pourtant, aujourd’hui, il y a toujours des doutes sur cette transparence en témoigne ce récent rapport du "Projet Arcadie", qui indique que seulement 61 députés sur les 577 ont une déclaration d’intérêts à jour et complète

Selon Tris Acatrinei, fondatrice du "projet Arcadie" qui publie ce rapport, il existe également toujours de la corruption chez les députés.

"On a de la 'corruption blanche' et de la 'corruption grise'. Je ne suis encore jamais tombé sur ce qu’on appelle de la 'corruption noire'. La corruption blanche, c’est des demandes de passe-droit. C’est par exemple si vous demandez à votre député une place en HLM, une place en crèche ou de faire sauter un PV. Elle se matérialise par une rupture d’égalité, c’est-à-dire qu’on demande à passer devant quelqu’un qui est dans la même situation que nous alors qu’il n’y a pas de situation d’urgence. Et quand on demande des services comme ça, ce n’est jamais gratuit", explique-t-elle. 

"Il ne s’agit de privilèges ou de passe-droits"

Des propos que Yaël Braun-Pivet, députée LREM des Yvelines, jugent choquant. "On reçoit tous les jours dans nos permanences des citoyens qui viennent nous exposer des situations particulières très graves tel qu’une famille avec un enfant autiste à qui on va supprimer l’allocation, ou une famille qui va se retrouver à la rue et qui a besoin d’un logement d’urgence. Et c’est notre travail d’élu de prendre en compte ces situations pour alerter les autorités compétentes", affirme-t-elle.

"On demande de réexaminer certains dossiers, mais dans aucun cas, il ne s’agit de privilèges ou de passe-droits", poursuit la députée. 

La moralisation de la vie publique a été une des premières lois votées après l’élection d’Emmanuel Macron qui en avait fait un des grands travaux de son quinquennat alors que l’élection présidentielle avait été secouée par l’affaire Fillon. 

Guillaume Descours