"Fake news ou pas?": ces questions qui reviennent autour de la tuerie de Strasbourg

Comment l'auteur présumé de l'attaque de Strasbourg a-t-il pu être identifié aussi rapidement?
Cet homme dont on connaît désormais le nom, l'âge et le profil, devait être perquisitionné mardi matin par les gendarmes dans une enquête concernant un braquage. Mais il a échappé à cette arrestation. Il n'était pas présent à son domicile au moment de l’interpellation. Du coup, quand ça a commencé à tirer à 20h, à Strasbourg, les policiers ont vite fait un lien et les témoignages recueillis sur place ont rapidement permis de comprendre que c’était bien le même homme. MISE A JOUR: Chérif Chekatt, l'auteur de l'attentat de mardi contre le marché de Noël à Strasbourg, a été tué par la police jeudi soir dans le quartier Neudorf.
Pourquoi les médias n'ont pas donné tout de suite le nom du tireur présumé?
Ce nom maintenant, on le connaît, il s'agit de Chérif Chekatt, un strasbourgeois âgé de 29 ans, fiché S. Mais c'est vrai que dans un premier temps, plusieurs médias n'ont pas souhaité publier le nom et le prénom de cet homme. C'est le cas, notamment de Libération, ou de l'Agence France Presse. Alors tous les médias n’ont pas fait le même choix : d'autres médias locaux, par exemple L'Est Républicain ou Alsace Actu, qui avaient publié l'identité, et parfois même la photo de Chérif Chekatt dès mardi soir.
En fait ça dépend juste de la politique du journal. A Libération, par exemple, sur cette affaire, on a attendu la confirmation de la justice sur l'identité du tireur présumé pour écrire son nom.
Cela signifie, concrètement, que depuis le procureur de la république de Paris a confirmé le nom du tireur, et bien on l'écrit. Mais après, chaque média fait comme il veut, et il leur appartient de décider si oui, ou non, et quand il faut publier son nom.
Y a-t-il eu une revendication suite à l'attentat à Strasbourg?
MISE A JOUR: Chérif Chekatt, l'auteur de l'attentat de mardi contre le marché de Noël à Strasbourg, a été tué par la police jeudi soir dans le quartier Neudorf. Quelques minutes après l'annonce de son décès, l'agence de propagande de l'Etat islamique a présenté le tireur de Strasbourg comme était un "soldat" de Daesh.
Selon ce communiqué, cité par le groupe de surveillance des réseaux extrémistes SITE, Chérif Chekatt "faisait partie des soldats de l'Etat islamique et il a mené cette opération en réponse à l'appel à viser les citoyens (des pays) de la coalition internationale" qui combat l'EI en Syrie et en Irak.
Quels sont les antécédents judiciaires du tireur présumé, Chérif Chekatt?
Il a un très lourd passé judiciaire. Son casier judiciaire comporte 27 mentions, dont 25 condamnations, essentiellement pour vol et violences. Il était en plus fiché S. A 17 ans, il a été condamné à deux ans de prison pour vol aggravé, enlèvement et séquestration. A 19 ans, deux ans pour violences sur un agent public. A sa sortie, il est condamné à deux ans de prison avec sursis pour une rixe dans un centre commercial de Strasbourg, où il blesse un jeune homme de 16 ans avec des tessons de bouteille. Il est alors placé à la maison d'arrêt de Mulhouse en 2013, puis à celle d'Epinal en 2014, et enfin à Strasbourg.
Il sort de prison en 2015, mais à l'été 2016 il est condamné en Allemagne à deux ans et trois mois d'emprisonnement pour deux cambriolages. Après avoir purgé sa peine en Allemagne, il a été expulsé vers la France en 2017. On connaît désormais la suite…
Théorie du complot?
Dès le soir-même de l'attaque du marché de Noël, de nombreux internautes ont relayé des thèses plus ou moins farfelues. Autant d'idées qui se sont répandues et partagées dans les groupes Facebook des "gilets jaunes" notamment, sous le mot-clé "Comme par hasard". Une véritable théorie du complot mise en place soit-disant par le gouvernement pour faire oublier les revendications des manifestants à quelques jours de "l'Acte 5". Des vraies "fake news", mais une théorie complètement fausse, évidemment.