Ce qui attire chez Mélenchon, c’est le personnage. Les gens ne regardent pas son programme
Jean-Luc Mélenchon est pour la première fois crédité de davantage d’intentions de vote que François Fillon selon un sondage Kantar Sofres-Onepoint. Des résultats qui s’expliquent par une campagne rondement menée qui séduirait même à droite selon Eugénie Bastié, journaliste au Figaro et invitée de Radio Brunet.
"Je pense que Mélenchon a finalement quelque chose de mitterrandien. Il a quelque chose de traditionnel, de gaullien, de présidentiel et une figure presque autoritaire. Ça peut séduire un électorat de droite qui a besoin d’une figure verticale et qui cherche l’homme providentiel, ce qu’il incarne. Avec sa blouse et son côté instituteur Troisième République qui fait old-school, ça peut séduire l’électeur de droite".
Pour la journaliste, c’est bien l’homme qui attire alors que son programme est aux antipodes d’une pensée libérale. "Ce qui attire chez lui, c’est le personnage au-delà du programme et les gens ne regardent pas du tout son programme. La question c’est de savoir si, à un certain moment, des électeurs regardent son programme, déchantent et finissent par changer d’avis. Il ne faut pas oublier, qu’il y a cinq ans à la même époque, Jean-Luc Mélenchon était crédité de 17% d’intentions de vote devant Marine Le Pen. On le qualifiait de troisième homme de l’élection. Il peut y avoir un effet d’ivresse collective qui finalement ne se matérialise pas dans l’urne et qui n’aboutit pas du tout aux résultats des sondages".