"C'est catastrophique": la récolte de blé, la plus mauvaise depuis 40 ans, inquiète les agriculteurs

Un champ de blé à Octeville-sur-Mer (Seine-Maritime), le 29 juillet 2024 (photo d'illustration). - LOU BENOIST / AFP
La plus mauvaise moisson depuis 1983. Le cabinet Argus Media a estimé ce mardi la récolte française de blé tendre à 25,17 millions de tonnes. Une baisse de 27% par rapport à l'an passé et par rapport à la moyenne des cinq dernières années.
La faute aux pluies excessives et à répétition. Le ministère de l'Agriculture, qui doit publier ce vendredi des estimations sur la production de céréales, a évoqué de potentielles aides exceptionnelles pour les agriculteurs touchés. Les syndicats agricoles ont demandé un point avec le ministre, qui doit avoir lieu dans les prochains jours. A Méry-la-Bataille, dans l'Oise, la FDSEA estime que les agriculteurs ont perdu entre 30 et 40% de leur récolte.
Des bottes de paille se détachent sur l'horizon. Philippe Carlier, installé depuis 2017, jette un œil résigné sur ses champs moissonnés.
“Dans ces parcelles-là, on a 40% de pertes. C'est catastrophique, mais on s'y attendait. L'excès d'eau qu’on a eu au printemps, ça fait mal, la fécondation s'est mal faite. Ça fait 64.000 euros de pertes. Va falloir les trouver quelque part. Heureusement, on n'est pas que céréaliers donc la trésorerie, elle est dans les hangars. Donc s'il faut vendre des vaches, on vendra des vaches”, assure-t-il.
Les syndicats négocient pour éviter les pénalités sur la qualité du blé
Car il pourrait perdre encore plus d'argent. En effet, il n'a estimé que la quantité perdue, mais la qualité compte aussi dans le prix d'achat du blé. Inquiets, les syndicats tentent de négocier, souligne Olivier Varlet, de la FDSEA.
“Que les coopératives ne mettent pas de pénalité sur la qualité du blé, que les banques acceptent de reporter des annuités sur l'année suivante. S'il n'y a pas tout ça, je pense que certains agriculteurs vont rester sur le carreau”, pointe-t-il.
Il demande un report des cotisations sociales ou un prêt à taux zéro, aux seules exploitations les plus en difficulté, insiste-t-il: "Nous voulons vivre de notre travail, pas des aides".