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Économie

Colère des agriculteurs: pourquoi les accords de libre-échange ne profitent pas à tous

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La négociation commerciale en cours avec le Mercosur inquiète les agriculteurs français, qui ne profitent pas tous des précédents accords de libre-échange conclus par l'Union européenne.

Les accords commerciaux de libre-échange, à quoi ça sert, comment ça fonctionne?

Il s’agit d’un traité international entre l’UE (pour la France) et un Etat ou un groupe d’Etats qui réduit les obstacles commerciaux entre les deux parties (taxes douanières, réglementations). Le but: augmenter les débouchés des entreprises en leur ouvrant d’autres marchés pour vendre davantage. L’Union européenne dispose du plus grand réseau d’accords de libre-échange (une bonne quarantaine).

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Est-ce que globalement ces accords nous ont été favorables ?

Pas autant qu’on aurait pu l’espérer. Pour la dizaine de pays avec lesquels l’Union européenne a signé des accords ces dernières années, il n’y a pas eu d’amélioration de la balance commerciale française. C'est le cas des accords conclus avec le Mexique, la Colombie, le Japon, le Vietnam, la Corée du Sud ou Singapour.

Certaines filières, comme l'agriculture, sont même pénalisées, puisque les importations sont introduites à des prix trop inférieurs à ceux pratiqués en Europe.

La production agricole du Mercosur est-elle plus polluante?

La grosse négociation commerciale en cours, c’est avec le Mercosur. Le but est d'aboutir à un accord global équilibré pour les deux parties, mais forcément il y a toujours des perdants et des gagnants. Là, dans cet accord avec la zone Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay, les gagnants seraient l’automobile, les services, les vins et les fromages. Les perdants: volaille, viande bovine, sucre, céréales, éthanol.

Logique, dans la mesure où le Mercosur est un géant agricole, qui produit moins cher et n’a pas les mêmes exigences environnementales. Le bilan carbone de la viande bovine en Amérique latine est trois fois supérieur à celui de la production européenne, sans parler de l’usage des pesticides, bien moins réglementé…

Emmanuel Lechypre