Siège de l'Île-de-France: "Entre 1.500 et 2.500 tracteurs" attendus par les Jeunes Agriculteurs

Ils sont sur la route, en train de se rapprocher des huit points de blocages prévus en Île-de-France. Environ 2.000 tracteurs sont attendus autour de Paris, pour mettre en place le "siège" annoncé par la FNSEA et les Jeunes Agriculteurs, afin de peser sur le gouvernement. "On espère entre 1.500 et 2.500 tracteurs, une fourchette de 2.000 tracteurs qui pourraient être présents dès la fin de l’après-midi sur les autoroutes", explique Quentin Le Guillous, secrétaire général adjoint des Jeunes Agriculteurs, dans Apolline Matin sur RMC et RMC Story. Les tracteurs sont partis. Ils vont se recentrer, se regrouper, se préparer. Et les blocages vont démarrer à partir de 13h, 14h."
Iront-ils plus loin, jusqu’au périphérique? "Pour l’instant, l’objectif, c’est de tenir place sur les blocages où on va se mettre, tenir le siège, assure ce responsable syndical. Pour l’instant, il n’est pas du tout question d’avancer, de mettre les pieds sur Paris. On espère toujours pouvoir échanger, comme c’est le cas aujourd’hui, avec le gouvernement et Gabriel Attal. Il est prévu pour la semaine qu’on tienne ces points-là. Pour l’instant, on dialogue. L’objectif est de le garder. L’idée est aussi de retourner chez nous, on a du travail. Et d’avancer convenablement, en visant la fin de semaine."
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"Les gars commencent à devenir à cran"
Mais Quentin Le Guillous admet que "ça devient compliqué" de tenir les troupes. "Il y en a qui sont vraiment à cran, reconnaît-il. Il faut les comprendre. Cela fait quand même quelques mois qu’on alerte le gouvernement. On a des personnes qui sont dehors depuis quelque temps. En Eure-et-Loir, ça fait déjà trois jours qu’ils dorment dehors. Mettez-vous à leur place, c’est compliqué. Les gars commencent à devenir à cran. Ils entendent plein de choses avec les médias et les réseaux sociaux. On se monte vite la tête, on se monte vite entre nous. L’objectif, vraiment, c’est de les accueillir et de se coordonner tous ensemble, d’être efficaces."
Et les agriculteurs souhaitent que Gabriel Attal, qui a lancé vendredi dernier des mesures de simplification immédiates et la fin de la hausse de la taxe sur le gazole non routier, entende leurs autres revendications. "Il y a plusieurs points, explique Quentin Le Guillous. On a une loi d’orientation agricole, on demande une date et il faut qu’on travaille activement sur son écriture pour l’installation et la transmission. Cela fait un an qu’aux Jeunes Agriculteurs, on travaille dessus. On a écrit cette loi en partie. On arrive au bout d’un système. Il faut qu’on prenne en compte toutes les transmissions qui vont se produire dans les années à venir."
"Et il y a tout le volet environnement, poursuit le secrétaire général adjoint des Jeunes Agriculteurs. Aujourd’hui, il n’y a aucune réponse de ce côté-là. On nous demande 50% de phytos en moins dans les cinq prochaines années, avec un budget de 250 millions d’euros. On sait qu’on a des firmes qui sont capables de mettre 1 milliard par an pour la recherche. Nous, en France, 250 millions sur cinq ans… J’ai alerté Marc Fesneau en lui disant: ‘Laissez-nous travailler avec vous sur une vision d’avenir’. Il m’a répondu: ‘La vision d’avenir, on l’a, c’est 50% en 2030’. Mais non, on ne l’a pas. C’est une clé de bras, cinq ans pour sortir de la moitié des phytos."
"Notre problème, c’est la concurrence, conclut Quentin Le Guillous. On est face au Brésil, à l’Australie, au Canada, aux pays du Sud où le coût du travail est nettement moins inférieur par rapport à nous aujourd’hui. Certes, on fait peut-être des qualités supérieures. Mais aujourd’hui, on est asphyxiés par les charges. A la fin du mois, ça devient dur."