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Crise du logement: à Saint-Malo, les annonces de Gabriel Attal ne convainquent pas

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Le Premier ministre, Gabriel Attal, propose des pistes pour répondre à la crise du logement. Il promet 30.000 logements neufs d'ici trois ans. Au total, 22 territoires ont été identifiés par le gouvernement comme prioritaires: Dunkerque, Dieppe, Marseille, mais aussi Saint-Malo.

Pour répondre à la crise du logement en France, Gabriel Attal veut aller "chercher tous les logements possibles avec les dents". Le Premier ministre a identifié 22 territoires engagés, prioritaires, pour lesquels le gouvernement souhaite simplifier et accélérer certaines procédures. Il promet que 30.000 logements neufs y seront construits d'ici trois ans.

Villejuif, Dunkerque, Dieppe, Marseille… Ces villes ont été ciblées parce que les besoins y sont élevés. Parmi ces territoires, figure également Saint-Malo, en Ille-et-Vilaine, confronté à une pénurie criante de logements. Mais les mesures annoncées sont loin d’être à la hauteur.

Parmi les propositions, rajouter des étages aux bâtiments existants. Pas vraiment adapté à Saint-Malo, ses remparts et sa vieille ville.

“Le bâti ancien à Saint-Malo est très présent. Il y en a certains qu’on peut surélever en dehors du centre-ville. Des immeubles qui sont un peu plus récents des années 1950-1970, qui ont été faits en béton, c’est plus simple. Mais ça ne pourra jamais être fait à grande échelle”, assure François-Joseph Flach, qui cogère une entreprise de rénovation de bâtiments anciens.

1.500 nouveaux logements en trois ans?

Autre idée, gagner des mètres carrés pour des maisons individuelles, dans les zones pavillonnaires. Jérôme Lebrun, président de la fédération de l’immobilier d’Ille-et-Vilaine, et bon connaisseur du marché malouin. “Cela ne pourrait se limiter qu’à des parcelles assez importantes, ce qui est rarement le cas. Le foncier étant aussi très cher, c’est une solution de les limiter à certains accédants”, pointe-t-il.

Gabriel Attal veut aussi faciliter la transformation des bureaux en logements. Inadapté à Saint-Malo, selon le maire Gilles Lurton.

“Ce serait plutôt le contraire dont nous aurions besoin aujourd’hui. Nous manquons de locaux tertiaires”, pointe-t-il.

Ce qui l’intéresse surtout, c’est quand le Premier ministre dit qu’il va injecter de l’argent public. “Le montant de l’enveloppe serait une donnée très importante de ce plan. Nous avons besoin d’être aidés et les promoteurs immobiliers aussi”, assure-t-il.

Objectif, 1.500 logements à construire sur trois ans, soit 5% du parc immobilier de la ville. Inatteignable, selon les professionnels.

Martin Cadoret avec Guillaume Descours