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"Des vacances tardives": un premier bilan mitigé de l'été 2024 pour le directeur du cabinet Protourisme

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Didier Arino, directeur du cabinet Protourisme, fait un premier bilan économique de l'été sur RMC.

Durant ce 15 août, où beaucoup de Français ne travaillent pas, il est temps de faire un premier bilan économique de l'été. Météo, Jeux olympiques, consommation... L'été 2024 est-il une bonne année pour le tourisme? Réponses de Didier Arino, directeur du cabinet Protourisme, invité d'RMC ce matin.

Un été particulier

Cette période estivale est très particulière, souligne le spécialiste. Avec les élections européennes puis législatives en juin, la météo maussade en juillet, et les Jeux olympiques en août... Rien n'était comme d'habitude.

"Les vacances ont démarré beaucoup plus tardivement", affirme Didier Arino, "les Jeux olympiques ont eu notamment un gros impact sur les départs en vacances des Français, avec beaucoup de réservations de dernière minute avec l'engouement des Jeux".

Même s'il n'est pas encore possible de faire un bilan définitif, le professionnel affirme que l'événement a permis de rattraper un peu les chiffres des mois précédents, très bas en raison de la faible consommation des Français.

Pour les hôtels

Mais tout le monde a-t-il profité des JO? "Celles qui en ont le plus profité, ce sont les villes hautes", répond le professionnel, "comme Lille, Saint-Etienne ou Châteauroux". Plus une ville était habituellement "peu touristique à cette période", plus elles ont eu des "retombées considérables".

En revanche, Paris n'a pas attendu les JO pour avoir des "taux d'occupation élevés", redit Didier Arino. Le directeur a toutefois noté un pic de fréquentation au moment de la cérémonie d'ouverture des Jeux, où le taux d'occupation est monté à 90 % à Paris. Durant les deux semaines, le taux d'occupation de la ville a varié entre 82 et 85 %.

"Mais désormais les taux d'occupation chutent, avec des nuitées à somme nulle", ajoute-t-il.

À retardement

En revanche, l'impact des JO a été négatif pour les restaurateurs, les taxis et "les sites de visite" affirment le professionnel, avec une chute de la fréquentation "d'environ 25 %". "En réalité, on nous avait surtout survendu l'impact touristique des JO", continue-t-il.

"Mais l'impact viendra plus tard, ces jeux réussis ont été une campagne de communication extraordinaire pour Paris, ses monuments iconiques, et la destination France en général dans le monde". Cette évolution se fera dans les semaines et dans les mois prochains, car les réservations s'organisent longtemps à l'avance, selon Didier Arino.

Laure-Anne Marxuach