Egalim: Lactalis paie mieux "sous la pression de l'Etat", Leclerc "ne joue pas le jeu" tacle Pannier-Runacher

C'est une réunion cruciale pour le revenu des agriculteurs qui a lieu ce mardi à Paris. À l'occasion du comité de suivi des négociations commerciales, le ministre de l'Agriculture Marc Fesneau reçoit les représentants des agriculteurs (FNSEA et Jeunes agriculteurs en tête), les industriels de l'agroalimentaire et les représentants de la grande distribution.
L'un des objectifs, faire respecter la loi Egalim, la loi qui vise à protéger la rémunération des agriculteurs. Un objectif atteint "jusqu'à un certain niveau", concède ce mardi sur RMC et RMC Story Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée à l'agriculture et à la souveraineté alimentaire.
"Nous allons faire en sorte qu'elle soit assurée jusqu'au dernier kilomètre car il serait inacceptable que les agriculteurs soient la variable d'ajustement des négociations avec les industriels ou la grande distribution", martèle la ministre.
Des milliers de contrôles pour accentuer la pression
Pour vérifier la bonne application de la loi, les autorités ont réalisé des milliers de contrôles assure Agnès Pannier-Runacher: "Quand nous voyons qu'il y a un décalage, nous demandons des comptes aux industriels et à la grande distribution".
C'est chose faite notamment auprès du géant du lait Lactalis qui après intervention du médiateur de l'Etat "a augmenté son prix d'achat" du prix du lait "sous la pression de l'intervention de l'Etat".
Mais il y a encore du chemin à faire assure Agnès Pannier-Runacher qui explique que les négociations avec le géant du lait se poursuivent: "Sur la filière lait, près de 90% des volumes français sont contractualisés à un prix et nous avons les moyens de faire bouger ce prix quand il ne respecte pas le coût de production de la filière laitière", promet-elle.
Leclerc accusé de vouloir contourner Egalim
Et certains acteurs parviennent à contourner la loi Egalim en négociant à l'étranger, notamment en Belgique, au Portugal ou à l'étranger. Un contournement qui serait le fait des la grande distribution et non des industriels.
Parmi ceux qui préfèrent signer leurs contrats à l'étranger, Agnès Pannier-Runacher en a un dans le viseur: les magasins Leclerc. "Leclerc ne joue pas le jeu en passant par la Belgique, ce n'est pas sérieux, car c'est vouloir contourner la loi. Nous travaillons au niveau européen pour pouvoir traiter ces affaires", assure-t-elle.
"Nous n'avons pas la main qui tremble devant les grandes centrales de la distribution", assure la ministre déléguée à l'agriculture et à la souveraineté alimentaire.
Après la réunion au ministère de l'Agriculture, c'est Emmanuel Macron qui doit recevoir les représentants des agriculteurs, d'abord à 15h avec le président des JA Arnaud Gaillot, puis à 16h avec celui de la FNSEA Arnaud Rousseau. L'urgence pour l'exécutif est de déminer la situation face à la colère du monde agricole alors que le Salon de l'agriculture ouvre ce samedi.