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Économie

Gaz, électricité: pourquoi les factures sont toujours élevées alors que les prix baissent

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Sur le marché de l'énergie, les prix baissent. Et même fortement. Pourtant, sur les factures, cette baisse se fait toujours attendre.

Les prix de l’énergie ne baissent pas, ils chutent. Sur les marchés de gros, les bourses de l’énergie, par rapport aux pics de l'été dernier, le prix du MWh est passé de 700 à 100 euros pour l’électricité, de 340 à 50 pour le gaz, tandis que le baril de pétrole est lui passé de plus de 120 à 80 dollars.

Pourtant, en face, l'Insee nous dit que les prix de nos factures énergétiques ont augmenté de 2% environ depuis ce pic de juillet.

Pourquoi un tel décalage?

Alors comment expliquer un tel décalage? C'est assez simple. Pour le gaz et l’électricité, votre fournisseur vous vend de l'énergie qu'il a lui-même achetée à un producteur à un prix donné il y a plusieurs mois, lorsque les prix étaient beaucoup plus élevés sur les marchés internationaux.

Et actuellement, se négocient des contrats entre producteurs et fournisseurs pour une livraison en 2024. Ce décalage vaut aussi pour le pétrole.  

Mais il y a aussi des perturbations qui s’ajoutent à ces mécanismes. Pour le gaz et l'électricité, les prix ont été bloqués à la hausse par les boucliers tarifaires. Malgré la baisse des prix sur les marchés, on reste au-dessus des limites des boucliers. 

Du côté du pétrole, il a fallu revoir les circuits d’approvisionnement à cause de l’embargo contre le pétrole russe, notamment concernant le gaz et le diesel. A cela, s'ajoutent les grèves dans les raffineries en France.

À quoi vont ressembler les factures dans les prochains mois?

La baisse passée des prix du pétrole devrait quand même finir par se faire ressentir dans les stations-essence. À la pompe, on peut espérer une vingtaine de centimes par litre de moins dans les prochaines semaines.

Pour le gaz et l’électricité, la majorité des ménages ont encore des contrats soumis au tarif réglementé qui limitent les grands écarts de prix sur les factures.

La plus grande inconnue, c'est la fin du tarif réglementé du gaz au 30 juin, laissant planer le doute sur la situation à l'automne prochain. Le bouclier tarifaire pourrait alors être prolongé.

Emmanuel Lechypre