Grèves, inflation... quel impact sur les vacances de printemps?
Dans une semaine, les écoliers des académies de Besançon, Bordeaux, Clermont, Dijon, Grenoble, Limoges, Lyon, Poitiers seront en vacances de printemps. Et dans le même temps, toutes les zones scolaires seront en week-end prolongé avec le dimanche et le lundi de Pâques.
Sauf que selon une étude réalisée par le site Particulier à Particulier (PAP.fr), les Français réservent 10% de moins par rapport à l'an dernier. S'il n'y a pas d'effondrement, ces "vacances mitigées", comme le dit la présidente de PAP.fr, Corinne Jolly, s'expliquent en grande partie par la mobilisation contre la réforme des retraites et les grèves.
"Les réservations ne progressent pas. Les Français ont du mal à se projeter, à savoir où ils vont pouvoir aller. Ils ont peur que leurs transports soient annulés. Ça empêche l'organisation des vacances. Les Français ont choisi de sacrifier les vacances de printemps", juge Corinne Jolly.
Un ralentissement des réservations
Stéphane Le Bihan, directeur général de Villages Vacances Familles (VVF), invité de "Charles Matin" sur RMC et RMC Story, ce vendredi, a constaté "un ralentissement de 25 à 40% sur le Sud-Est, sur le Sud-Ouest et la côte Atlantique."
"Ce sont surtout les deux premières semaines des vacances qui sont très impactées par le contexte" explique le patron de VVF qui remarque le profil différent des vacanciers de Pâques avec plus de familles: "Traditionnellement, vous avez des familles qui se regroupent ou des amis. 40% des vacanciers de Pâques sont dans une logique de pures vacances. Ce sont des vacances de proximité."
L'Ouest moins impacté que le Sud
La situation est disparate selon les régions. La Côte d'Azur, où les prix sont plus chers, est davantage en recul que la Bretagne, la Vendée ou la Normandie où les tarifs de locations sont plus abordables, note PAP.fr. Une conséquence aussi de la crise du pouvoir d'achat. Même constat chez VVF qui note que "globalement, les vacanciers de Pâques iront moins loin cette année, la Normandie et la Bretagne sont devant par rapport à l'année dernière".
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Si les manifestations et les grèves se poursuivent, les professionnels du tourisme redoutent une baisse de chiffre d'affaires. "Il y a déjà eu un impact fort sur tout le mois de mars. Si ça continue, le mois d'avril sera impacté aussi" s'alarme Véronique Siegel, présidente de la branche hôtellerie de l'UMIH.
"Si la situation s'apaise, que les stations-service sont réapprovisionnées et les transports circulent, on espère une prise de réservation de dernière minute qui compensera mais aujourd'hui, ce n'est pas l'impression qu'on a" explique-t-elle.
VVF voit la même chose sur ses réservations avec notamment des départs plus tardifs et de nouveaux comportements chez les vacanciers: "On part plutôt en location, avec les courses dans la voiture". Mais il n'y a pas pourtant "d'annulation". "Les gens s'organisent différemment" explique Stéphane Le Bihan, qui ne voit pas non plus d'impact sur les vacances d'été, pour lesquelles "les réservations restent bonnes, au-dessus des prévisions de l'année dernière."
Les hôteliers regrettent aussi l'image donnée par la France avec les violences en marge des manifestations. Ils craignent que les touristes étrangers se reportent sur d'autres destinations.