"La clientèle va baisser, c'est sûr": la hausse des prix de l'électricité inquiète les petits patrons

Alors que les tarifs réglementés de l'électricité avaient déjà augmenté de 15% en février, le gouvernement a annoncé mardi matin qu'ils allaient augmenter de 10% à nouveau le 1er août, soit un surcoût moyen de 160 euros par an et par ménage. Un moyen pour Bercy de faire 14 milliards d'euros d'économies, après un bouclier tarifaire qui leur a coûté 110 milliards d'euros entre 2021 et 2023, d'après leurs estimations fin 2022.
La note aurait pu être plus salée. La Commission de régulation de l'énergie (CRE) recommandait une hausse de 75% mais le gouvernement explique avoir choisi de protéger les clients concernés. Une annonce qui tombe en plein été et qui est une mauvaise surprise pour les petits patrons.
"Les prix ont vraiment flambé"
Sa présidente Emmanuelle Wargon, invitée d'Apolline Matin sur RMC et RMC Story a justifié cette hausse: "Au 1er février, la réalité des prix était le double du gel. Au 1er août, les prix théoriques, du marché étaient de 75% au-dessus des prix gelés. Face à ça, le gouvernement a décidé de savoir où il plaçait le bouclier", a-t-elle expliqué martelant que "la vérité des prix est qu'ils sont très hauts."
"10% est une hausse importante qui doit être mis au regard de la réalité des prix qui ont vraiment flambé. L'État continue à payer 30 milliards d'euros" explique l'ancienne ministre du Logement.
Les mises en plis et les brushings s'enchaînent avant la pause estivale et l'électricité coûte cher à David, gérant de son salon de coiffure.
“On consomme plus l’été avec la climatisation. Si ça augmente encore, c’est chaud”, confie-t-il.
Parce que 10% d'augmentation, pour lui, c'est près de 250 euros en plus à payer par an. “On n’a pas le choix, si ça augmente de trop, on sera obligé aussi d’augmenter nos prix. Et si vraiment tout augmente, c'est sûr que la clientèle va baisser”, appuie-t-il.
De nouvelles hausses à prévoir?
Le gouvernement avait prévenu il y a quelques semaines que le bouclier tarifaire allait disparaître. Jacques Percebois, directeur du centre de recherche en économie de l’énergie, a tout de même été surpris par l'annonce.
“On sait qu’au 1er août il y a, en général, une petite augmentation. La surprise, c’est l’importance de cette augmentation”, estime-t-il.
Et ce n'est pas la dernière. L’électricité va coûter de plus en plus cher, prévient-il. “Même si le Français a la chance d’avoir un prix de l’électricité qui, par rapport à la moyenne européenne, est plutôt bas, les prix sont plutôt orientés à la hausse donc il ne faut pas rêver”, annonce-t-il.
De son côté Emmanuelle Wargon, est plus optimiste sur l'évolution des prix: "quand on sera plus autonome, ce sera plus facile pour les prix" explique celle qui rappelle que les prix sont "encore bien en-dessous de la moyenne des pays européens". De son côté, le ministère de l'Économie rappelle que le bouclier tarifaire continue de prendre en charge plus d'un-tiers de la facture d'électricité des Français.