"La moitié du chiffre d'affaires qui disparaît": la grève à la SNCF impacte les hôteliers à Bordeaux

Week-end noir du côté des trains. Le mouvement de grève des contrôleurs SNCF, très suivi, paralyse la circulation et les départs en vacances à partir de ce vendredi 16 février. Il n'y aura qu'un TGV Inoui, Ouigo et Intercités sur deux en moyenne jusqu'à dimanche.
Une moyenne, car certains territoires ont été priorisés par la SNCF au détriment d'autres en vue des départs en vacances d'hiver. Les destinations qui desservent les Alpes ont donc été quasi toutes maintenues, contrairement à la façade Atlantique où 60% des TGV entre Paris et Bordeaux sont annulés.
Chez les hôteliers de la région bordelaise, on voit ainsi les réservations s'annuler petit à petit, et l'inquiétude monter. Dans la boîte mail de l'hôtel d’Yves Batista, les messages commencent à s’empiler, d'autant plus depuis l'annonce des prévisions de trafic de la SNCF mercredi soir.
"Là, on va avoir perdu cinq, six réservations. Cela peut paraître dérisoire mais sur notre établissement de 20 chambres, c'est énorme", souffle de dépit le gérant.
Priorisation des Alpes: "Chacun a le droit d'aller où il veut pour passer ses vacances"
Ce dernier craint que les annulations se poursuivent tout au long du week-end. Même constat dans l'hôtel de Jean-Philippe Burgeat, président de l’Union des métiers de l'hôtellerie (Umih) de Gironde.
"On a la moitié de notre chiffre d'affaires actuel qui disparaît pour un problème de grève. Le mois de février est un mois plus creux qu'un mois de septembre, mais si on vient la couper de moitié, ça devient problématique", justifie-t-il.
"Nos charges et les personnels doivent être payés. Si les recettes ne sont pas en face, c'est plus compliqué", lance-t-il.
Et il ne comprend pas le discours de la SNCF, qui priorise la circulation des trains vers les Alpes. "C'est regrettable. Si maintenant on doit donner priorité à certaines régions sous prétexte que les trains seront plus remplis, je trouve ça triste. Chacun a le droit d'aller où il veut pour passer ses vacances", plaide-t-il.
Pour le moment, Jean-Philippe Burgeat estime sa perte à plusieurs milliers d'euros sur le week-end.