Le prix de l'électricité bat un nouveau record en France et dépasse les 1.000 euros le MWh

Electricité (illustration) - PHILIPPE HUGUEN / AFP
Les prix de gros de l'électricité battent tous les records. Pour 2023, le prix pour la France atteint plus de 1.000 euros le mégawattheure (MWh) comtre 85 euros en moyenne, il y a un an.
Plusieurs causes sont à l'origine de l'explosion des cours, à commencer par le tarissement des flux de gaz russe vers l'Europe depuis le début de la guerre en Ukraine: nombre de centrales thermiques utilisent du gaz pour générer de l'électricité. Le gaz se faisant plus rare, son prix est également à des niveaux records de prix.
Des réacteurs nucléaires à l'arrêt
En France, seuls 24 des 56 réacteurs nucléaires d'EDF fonctionnent en ce moment, notamment en raison d'un problème de corrosion, ce qui réduit la production électrique française à un niveau historiquement bas, et fait mécaniquement augmenter les prix.
Pour décembre prochain spécifiquement, le mégawattheure d'électricité s'échange déjà à plus de 1.600 euros, un niveau extraordinaire. L'Union européenne et les Etats membres sont en train de mettre en place des plans d'économies d'énergie et de sobriété, sachant qu'à l'approche de l'hiver, le risque de pénuries et de coupures de courant augmente.
80% d'augmentation des tarifs réglementés au Royaume-Uni
Bien que les gouvernements se veuillent publiquement rassurants contre tout risque de coupure de courant dans des sociétés qui se sont habituées au confort de l'électricité en continu, les marchés disent une autre histoire, avec des opérateurs prêts à acheter des électrons plus de dix fois plus cher qu'ils ne le faisaient il y a un an. Les Etats européens ont dépensé des dizaines de milliards d'euros cette année pour protéger leurs citoyens des hausses de prix, mais ce "bouclier" devient de plus en plus difficile à financer.
L'exemple du Royaume-Uni le montre: le régulateur a annoncé vendredi que les tarifs règlementés de l'énergie augmenteraient de 80% à partir d'octobre dans le pays, et que les factures de gaz et d'électricité pourraient progresser encore "considérablement" en 2023.
Un appel à la sobriété
En France, le président Emmanuel Macron a appelé mercredi à l'"unité" devant la fin de "l'abondance". Avec pour mot d'ordre la "sobriété énergétique", tandis que des dizaines de milliers de clients migrent de fournisseurs privés d'électricité vers l'énergéticien public, EDF, et son tarif fixe. Certains ménages devront payer plus cher leur énergie l'an prochain, le bouclier tarifaire que finance l'Etat français depuis l'automne dernier devant être remplacé dans quelques mois par des aides ciblées sur les plus pauvres.
L'Union européenne et les Etats membres sont en train de mettre en place des plans d'économies d'énergie et de sobriété. Il faudra définir quelles industries, quelles entreprises seront prioritaires et lesquelles devront réduire, voire arrêter leur production. Le plan de Bruxelles - qui doit encore être validé par les Etats - prévoit que chacun des 27 pays réduise, entre août 2022 et mars 2023, sa consommation d'énergie d'au moins 15% par rapport à la moyenne des cinq dernières années sur la même période