“Les entreprises n’ont plus de trésorerie”, déplore Thierry Marx après les émeutes

“Inquiétude” et “injustice”. Tels sont les mots utilisés par Thierry Marx, le célèbre chef cuisinier et président de l’Union des métiers et des industries de l'hôtellerie (UMIH), ainsi que Bernard Cohen Haddad, président de la Confédération des petites et moyennes entreprises d’Île-de-France (CPME).
Invités de la Matinale Week-End sur RMC, Thierry Marx et Bernard Cohen Haddad ont tenu à souligner les graves répercussions des émeutes, qui surviennent depuis la mort de Nahel à Nanterre le 27 juin dernier, sur les commerces du pays.
Thierry Marx a expliqué avoir eu des retours de propriétaires d’établissements qui ont été “brûlés”, dont les terrasses sont “sacagées”. Même son de cloche pour Bernard Cohen Haddad qui évoque, en Ile-de-France, “63 appels” reçus d’entreprises “vandalisées, pillées”.
En ce sens, Bruno Le Maire, le ministre de l’Economie, a annoncé samedi en fin de journée plusieurs dispositions afin de venir en aide aux commerces. Il a notamment demandé le report du paiement des charges, la prolongation des délais de déclaration d'assurance, la réduction des franchises et une rapide indemnisation des professionnels victimes des émeutes.
Si Thierry Marx s’est félicité de ces mesures prises par Bruno Le Maire, tout en attendant de “voir sur le terrain” leur mise en place, le chef cuisinier a demandé à obtenir “un moratoire avec Bercy”, car “les entreprises n’ont plus de trésorerie” selon lui. La faute à “une succession de crises : la crise sanitaire, l’énergie, le remboursement des prêts garantis par l’Etat”.
L’éventualité d’une prolongation des soldes est aussi sur la table à Bercy. L’idée a été saluée par Bernard Cohen Haddad, qui a tout de même préféré souligner le “sentiment d’injustice” des entrepreneurs. En effet, le président de la CPME IDF se demande “en quoi nos entreprises sont impliquées dans ces conflits à répétition, que ce soit la réforme des retraites, les gilets jaunes, les grèves des transports, ou encore aujourd’hui avec ce problème qui est grave”.
"Les gens s'inquiètent"
En parlant d’un “problème de survie pour les entrepreneurs, les deux hommes ont aussi été questionnés vis-à-vis de l’arrivée des Jeux olympiques 2024. Les événements récents ne portent effectivement pas à la confiance, notamment, de clients étrangers observant les violences urbaines de loin.
“Les gens s’inquiètent de savoir si dans ce pays on pourra être protégé ou pas”, a déploré Thierry Marx, président de l’UMIH, sur RMC.
Thierry Marx a affirmé au micro de Matthieu Rouault qu’existent de réelles “interrogations”, expliquant qu’il y a des “agences qui nous appellent pour savoir si on pourra garantir la sécurité de nos clients”.
“Ces situations de crise vont nous permettre de faire des analyses et probablement nous permettre de trouver des solutions”, a-t-il toutefois tempéré, en réfutant une hypothèse d’annulation de ces JO 2024.