"Pas des clients comme les autres": les communes sans assurance en appellent à l'État

Les émeutes ont laissé des traces. Deux ans après les violences urbaines - à la suite de la mort de Nahel, en juin 2023 - qui ont touché des dizaines de communes en France, certaines villes ont de grosses difficultés à souscrire des contrats d'assurance. En plus des émeutes, les violents phénomènes climatiques, qui ont causé de gros dégâts, n'ont rien arrangé. Au total, d'après les chiffres de l'Association des maires de France, elles sont 1.500 à avoir du mal à s'assurer.
"On a un rôle bien plus large qu'un particulier"
En effet, les élus se retrouvent face à des compagnies d'assurances qui refusent tout simplement d'assurer les communes ou alors proposent des prix jugés excessifs. Conséquence : nombreuses sont les communes qui n'ont pas d'assurance et qui prennent, donc, de gros risques.
Un plan d'action devrait être annoncé ce lundi 14 avril, à la suite d'une réunion - le "Roquelaure de l’assurabilité des territoires" - entre François Rebsamen, ministre de l'Aménagement du territoire, Éric Lombard, ministre de l'Économie, les assureurs et les collectivités. Ces dernières lancent un appel à l'aide à l'État et demandent des actions.
"Je pense qu’ils [les assureurs] ont intérêt à jouer le jeu parce que nous ne sommes pas des clients comme les autres. Quand on assure des crèches, des écoles, des gymnases, des piscines… On a un rôle bien plus large qu’un simple particulier qui assure sa voiture ou son habitation", fait savoir sur RMC Alain Chrétien, vice-président de l'Association des maires de France.
Il en va de la continuité des services publics, rappelle-t-il. Celui-ci a d'ailleurs publié il y a un an un rapport dont le gouvernement pourrait s'inspirer ce lundi lors de l'annonce ce lundi des mesures d'aides à destination des communes, rapporte Le Parisien.
Des franchises multipliées par 100, 200 voire 500
D'autant plus que certaines communes ont vu leur contrat d'assurance être résilié alors même qu'elles n'avaient pas été impliquées dans les émeutes. C'est le cas de la ville de Palaiseau (Essonne). "Je suis très surpris car on n’a pas une poubelle qui a brûlé, on n’a pas une vitre qui a été cassée, on n’a rien eu du tout pendant les émeutes", explique le maire, Grégoire de Lasteyrie.
En cherchant un nouvel assureur, "on se rend compte qu’un seul assureur répond, que la prime est multipliée par 5 et que les franchises sont multipliées par 100, 200 voire 500", constate amèrement l'édile. La commune n'est donc plus assurée depuis un an. Cette situation est intenable pour la ville mais également pour les 1.500 autres qui sont concernées par ces difficultés.