Russie: 100 milliards d’euros de pertes pour les grandes entreprises européennes après leur retrait

Les conséquences économiques de la guerre en Ukraine, et notamment du retrait de certains grands groupes de l'économie russe, se chiffrent à coups de milliards. Les groupes européens ont en effet déjà passé dans leurs comptes plus de 100 milliards d'euros de pertes suite à leur retrait total ou partiel de Russie, selon un décompte du Financial Times.
Trois secteurs sont particulièrement concernés et concentrent l'essentiel de la facture: l'énergie, le secteur financier et l'industrie.
Dans l'énergie, trois groupes (Shell, BP et TotalEnergies) totalisent à eux seuls plus de 40 milliards d'euros de pertes. Celles-ci ont toutefois été largement compensées par la hausse des prix du pétrole et du gaz.
Pour les banques et les assureurs, le deuxième secteur le plus touché, la facture s'élève à 17,5 milliards d'euros. Elle est en partie liée à la Société Générale, qui dès l'an dernier avait décidé de céder sa filiale Rosbank, avec à la clé une charge de plus de 3 milliards d'euros.
Enfin, pour l'industrie, la facture s'élève à 13,6 milliards d'euros essentiellement portée par les constructeurs automobiles. Renault a lui seul a par exemple perdu 2,3 milliards d'euros après avoir vendu ses participations dans le constructeur automobile russe Avtovaz.
Addition très salée pour les groupes encore en Russie
La facture risque encore de s'alourdir pour certains mastodontes de l'économie européenne.
En effet, plus de 1.871 groupes européens étaient présents en Russie avant le début de la guerre en Ukraine, et la moitié d’entre eux opèrent toujours dans le pays : soit parce qu'ils ont décidé d'y rester, soit parce qu’ils cherchent, en vain, un repreneur à des conditions acceptables.
La facture risque donc encore d’augmenter comme en témoigne l'exemple de Danone, mi-juillet.
Alors que le groupe négociait avec plusieurs candidats à Moscou pour tenter de limiter la casse, Vladimir Poutine a signé un décret, entérinant la prise de contrôle de la filiale locale du groupe français. Selon les experts, ceux qui ont trop tardé à quitter le pays risquent à l'avenir de le payer encore plus cher.