Tensions géopolitiques, craintes sur le budget... Pourquoi l'industrie française est au ralenti ?

L’horizon s’assombrit pour l’industrie française. Le climat des affaires s’est brutalement dégradé depuis la fin de l’été, comme à l'époque du début de la guerre en Ukraine ou de la crise sanitaire du covid-19. Que disent les industriels ? Que leurs carnets de commandes se vident, pour retomber à leur plus bas niveau depuis 2021, notamment parce qu’il y a moins de commandes étrangères. Du coup, les stocks s’accumulent à la vitesse grand V dans les entrepôts.
L'aéronautique en berne
C’est pour l’aéronautique et l’automobile que le décrochage est le plus sévère. Et surtout ce décrochage industriel est plus important en France qu’à l’étranger. Parce que en plus des vents contraires qui soufflent pour toute l’Europe (la géopolitique, le déclin du secteur automobile), il y a la barnum politique spécifique à la France, qui envoie des signaux très négatifs au monde de l’industrie.
Des usines et nombreux postes menacés
Le budget pourrait fragiliser la compétitivité et l’attractivité de la France (moins d’allègements de charge sur les bas salaires, tour de vis sur l’apprentissage, hausse de l’énergie, surtaxe d’IS pour les multinationales).
Le redressement industriel qui s’amorçait ces dernières années pourrait être compromis, au vu de la conjoncture difficile mais aussi d’annonces sur le plus long terme. Eramet suspend son projet industriel de recyclage de batteries en France tandis qu'Airbus supprime 2500 postes dans sa branche espace. Stellantis a de son côté annoncé ne pas exclure la fermeture d'usines en France en septembre. Enfin, le patron d’Amazon, alerte lui sur la perte d'attractivité fiscale de la France.
La chimie craint de perdre 15.000 emplois dans les 3 ans à venir tandis que la CGT a recensé 180 plans de licenciement menaçant 100.000 salariés.