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Bruno Le Maire appelle les entreprises à augmenter les salaires, les patrons attendent un geste

Bruno Le Maire, le ministre de l'Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, demande aux entreprises d’augmenter les salaires. Mais les patrons rencontrés par RMC attendent un geste de l’Etat, d’abord.

Face à l'inflation qui s'accélère (4,8% en avril), Bruno Le Maire, le ministre de l'Economie, a réuni ce lundi à Bercy les principales organisations patronales. Pour cette lutte contre la vie chère, "la priorité du gouvernement", ol a appelé les entreprises qui le peuvent à augmenter les salaires pour redonner du pouvoir d’achat aux Français, conscient des difficultés qu'ils peuvent rencontrer au quotidien.

"Les entreprises qui peuvent augmenter les salaires doivent augmenter les salaires, a déclaré le ministre au terme de cette rencontre. Il faut que nos compatriotes se disent, ‘ça me rapporte de travailler’, et pas ‘ça me coûte cher’", à cause du prix de l'essence."

"Le retour de l'inflation est une source de préoccupation et d'inquiétude, d'angoisse pour des millions de compatriotes", a ajouté Bruno Le Maire. S'adressant aux patrons, il a souhaité "que, tous ensemble, nous puissions apporter des réponses à cela", tout en rejetant "des augmentations générales, partout, décidées par l'administration" car "ce n'est pas comme ça que ça marche".

"La réponse à l'inflation doit être équitablement partagée, cela ne peut reposer uniquement sur l'Etat", a encore plaidé le ministre, renouvelé vendredi dans ses fonctions au sein du gouvernement d'Elisabeth Borne.

"S’il y a une baisse des charges sociales, on pourra augmenter les salaires"

Rencontrés par RMC dans la région toulousaine, après cette demande de Bruno Le Maire, des patrons attendent plutôt un geste de la part de l’Etat. "Moi je suis d’accord avec Bruno Le Maire, mais c’est donnant-donnant: je veux bien augmenter les salaires, mais il faut qu’il y ait une baisse des charges salariales, pour qu’on puisse redonner du pouvoir d’achat à nos collaborateurs", explique Vincent Couderc, qui dirige une entreprise d’entretien des espaces verts.

"Nous aussi, on subit les augmentations du cout des carburants et des matières premières, on est pénalisés, poursuit ce chef d’entreprise. Donc s’il y a une baisse des charges sociales, on pourra augmenter les salaires en fin de mois, les collaborateurs auront plus de pouvoir d’achat."

A la tête d’une entreprise de transports de 670 salariés, Valérie Jimenez fait le même constat. Elle aurait aimé distribuer - par exemple - la prime Macron à ses chauffeurs, mais ce n’est pas possible pour elle: "Financièrement, on n’est pas en capacité de donner cette prime, et encore moins de la tripler".

"Je ne suis pas d’accord avec la vision de Bercy de dire que les patrons doivent se démerder tout seuls, ajoute-t-elle. Non, je pense que le gouvernement doit aider les entrepreneurs et les entrepreneurs doivent aider le gouvernement. On doit y arriver tous ensemble."

LP avec AV et JWF