EXCLU RMC. 60.852 chefs d'entreprise ont perdu leur emploi en 2024, du jamais vu depuis 10 ans

60.852 chefs d'entreprise ont perdu leur emploi en 2024. C'est le résultat d'une étude menée par l'assureur GSC et le cabinet Altares pour l'Observatoire de l'emploi des entrepreneurs, que RMC dévoile en exclusivité ce lundi.
Un chiffre en hausse de 18% sur un an, du jamais-vu depuis 10 ans. Le secteur du transport et de la logistique est le plus impacté (plus 29,3%), suivi du secteur de la construction (plus 23,7%) à cause de la hausse des prix des matériaux.
Un tiers des entrepreneurs étaient à la tête d'une entreprise "mature" âgée de plus de 10 ans. Par ailleurs, le chômage des patrons de plus de 60 ans augmente fortement, plus 33% sur un an. La Normandie, le Pays-de-la-Loire puis l’Ile-de-France sont les régions où l'augmentation des faillites est la plus importante.
Des dettes
Ce sont surtout les TPE-PME qui sont les plus concernées par ces faillites. C'est le cas du restaurant de Clément et de son associé qui a fermé ses portes l'année dernière. Faute de clients, cet entrepreneur a tenu un peu plus de deux ans, avant de tout fermer.
“Ça m’a plutôt libéré cette liquidation judiciaire, en réalité. Car on subissait les derniers mois. Mais je n’avais pas de période de chômage, alors j’ai dû retourner vivre chez mes parents”, raconte-t-il au micro de RMC. Exténué, cet ancien patron a d'abord pris le temps de se reposer. Clément n’avait pas pris de vacances depuis deux ans. Mais avec 10.000 euros de dettes à rembourser, il a fini par redevenir salarié.
“Je ne me sentais pas de relancer une boite, c’est un rythme assez effréné et il faut mettre beaucoup de soi”, poursuit-il.
Des entrepreneurs en faillite, Philippe Fourquet en accueille de plus en plus. “On a une progression de près de 30%”, assure ce dernier. Il dirige l'association 60.000 rebonds qui aide les petits patrons à se relancer. Philippe Fourquet assure que les causes de ces faillites sont plus variées que jamais: “On a des effets liés à l’inflation, à l’augmentation du cout de l’énergie, à l’activité immobilière, qui s’est considérablement ralentie”.
"Je suis resté quasiment un mois au fond de mon lit"
Des faillites qui marquent ceux qui les subissent au plus profond d'eux-mêmes. Cyril, patron d'une entreprise de transport solidaire, a fait faillite en mai dernier. Il en garde un souvenir douloureux, même s’il a réussi à se relancer en créant de nouveau une entreprise.
“Personnellement, je me suis effondré après le passage au tribunal du commerce. Je ne pensais pas tomber si bas et je suis resté quasiment un mois au fond de mon lit, sous cachet, en mode zombie”, ironise-t-il.
“Financièrement, les conséquences, elles sont toujours là. À ce jour, je me trimballe une dette personnelle de 140.000 euros à peu près. Donc autant dire que soit on se laisse emporter et ça fini mal, soit on lutte pour trouver une manière de se relancer malgré tout et d’avancer”, conclut Cyril.
D'après Philippe Fourquet, un entrepreneur en faillite met entre 8 et 10 mois à retrouver le chemin de l'emploi.