Gel des cultures: "Il n'y aura pas de job d'été pour les étudiants, c'est une catastrophe", s'inquiète la présidente de la FNSEA

Le froid est toujours très présent sur notre pays. Et le gel pourrait revenir localement mardi matin. Une situation que redoutent les agriculteurs après avoir déjà perdu une grande partie de leur futures récoltes la semaine dernière. Vergers et vignobles n'ont pas supporté les températures négatives alors que les bourgeons et les fleurs sont déjà sorties. Dix des 13 régions françaises sont touchées. Il est encore trop tôt pour estimer exactement les dégâts mais les producteurs de fruits et légumes sont déjà très très inquiets.
"Les nouvelles sont préoccupantes, les agriculteurs étaient de nouveau sur le front cette nuit. Il y a une surveillance accrue là où il y a une vigilance météo. Les corps sont épuisés après les trois nuits et le moral est en berne", a déploré ce lundi matin sur RMC Christiane Lambert, la présidente de la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA).
Le Premier ministre Jean Castex a promis "des enveloppes exceptionnelles" et annoncé le déplafonnement du régime d'indemnisation des calamités agricoles. Insuffisant en l'état cependant juge Christiane Lambert: "Les aides ont été annoncées sans donner de montant ni de détails sur les dispositifs. Les pertes vont se chiffrer en plusieurs milliards, dont plus d'1,5 milliard rien que pour la viticulture", estime-t-elle et alors même que le fond calamité, utilisé dans ces cas-là, n'est que de 60 millions d'euros.
>> A LIRE AUSSI - Qu'est-ce que le "régime de calamité agricole" dont vont bénéficier les agriculteurs frappés par le gel?
"Il faut équiper les agriculteurs"
"Il faut que l'Etat mette au pot. J'ai vu des vignes et des champs avec zéro récolte cette année. Pendant un an, ces agriculteurs n'auront pas de rentrées d'argent. Il n'y a pas de rentrées, de recettes. Il n'y aura pas de jobs d'été pour les étudiants. C'est une catastrophe pour les producteurs, les coopératives et les industriels et pour tous les emplois induits aussi", s'inquiète Christiane Lambert.
"Il faut améliorer le dispositif d'assurance et de calamité agricole. Nous avons fait une demande il y a un an. Ces événements climatiques se répètent de plus en plus souvent et de plus en plus fort, il faut s'adapter, il faut que Bercy ouvre le coffre-fort. Il faut sauver la production de fruits, les prix risquent d'augmenter fortement", réclame-t-elle.
"J'ai déjà contacté des supermarchés pour leur dire de jouer la solidarité avec les producteurs français", ajoute Christiane Lambert qui veut anticiper les prochains épisodes de froid: "Il faut équiper les agriculteurs, arroser pour protéger les bourgeons et les équiper de braseros de grande dimension pour chauffer davantage leurs vergers".
>> A LIRE AUSSI - A cause du gel, la récolte de vin en 2021 sera "très faible"