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Travail

Grèves: les revendications salariales n'ont jamais été aussi nombreuses

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Une étude révèle que la revalorisation des salaires s'impose de plus en plus dans les revendications des salariés en grève.

Alors que des milliers de Français battent encore le pavé en France contre la réforme des retraites, une étude révèle que la revalorisation des salaires est davantage défendue aujourd'hui.

Cette recrudescence a été provoquée par l'inflation due à la pandémie de Covid-19. Cette année-là, 73% des entreprises concernées par au moins un arrêt collectif de travail ont indiqué que les rémunérations figuraient parmi les motifs de grève, selon une étude de la Dares. C’est 25 points de plus qu’en 2020 et 32 de plus qu’en 2019.

Les revalorisations salariales se sont ainsi imposées à partir de 2021 comme la principale revendication des salariés en grève, devant les revendications liées aux conditions de travail, l’emploi puis le temps de travail. Et davantage encore en 2022, avec une quizaine de mouvements sociaux de grande envergure.

Les grandes entreprises sont surtout concernées

Les mouvements sociaux sont marginaux dans les petites entreprises (moins de 3% dans celles de moins de 100 salariés). Ils s'élevent à 14% dans les sociétés de 200 à 500 salariés, et 27% dans les entreprises de plus de 500 salariés.

En protestant, les salariés ont souvent obtenu gain de cause. Alors que l'inflation et les pénuries de main d'oeuvre sont plus fréquentes, ils ont effectivement obtenu des augmentations substantielles.

En 2022, les salaires ont en effet augmenté de 3,8% en moyenne et plutôt autour de 5% dans les grandes entreprises. Une hausse qui ne compense toutefois pas l'inflation. L'année suivante est plus généreuse. En 2023, les hausses de salaires prévues sont de 4 à 5% sur l’année. L'entreprise Renault a par exemple proposé une hausse de 7,5% de son budget d'augmentation des salaires en France, la plus forte depuis 1992.

La plus belle victoire est réservée aux vendeuses de Zara, qui ont réussi à obtenir une augmentation de 20 à 40% de leur salaire en Espagne.

MH avec Emmanuel Lechypre