"Je suis dégouté": le désespoir d'artisans, ex-apprentis, pénalisés par la réforme des retraites

Les apprentissages, grands oubliés de la réforme des retraites? Alain est originaire de Coulommiers (Seine-et-Marne) et travaille en tant qu'artisan. Âgé de 55 ans, il se dit "solidaire" de la grève, mais il ne peut pas se permettre de manifester ce mercredi car "il a du boulot". Il a témoigné au bord des larmes sur RMC en ce jour de mobilisation contre la réforme des retraites, car il s'estime oublié du mode de calcul des pensions.
"Mon parcours de vie est simple, j'ai commencé à 14 ans en tant qu'apprenti. A partir de 16 ans, j'ai fait apprentissage et une carrière en continu jusqu'à maintenant. Je devrais avoir la retraite à 60 ans, carrières longues, et là j'apprends qu'ils ne prennent pas en compte l'apprentissage, donc que je prendrais sûrement 62 ans... Je suis dégouté, je suis écoeuré", sanglote-t-il, estimant que le gouvernement se "fiche de l'opinion de la majorité des Français".
Laurent, routier, est dans le même cas, et témoignait un peu plus tôt ce mercredi dans "Apolline Matin". Il estime que la réforme est "injuste", rappelant qu'il a commencé à travailler à l'âge de 16 ans. Aujourd'hui âgé de 53 ans, il voit l'âge de la retraite s'éloigner encore un peu plus.
"A la base, je devais pouvoir partir à 60 ans et deux mois", assure-t-il. Il craint maintenant de faire maintenant deux, voire quatre ans de plus en raison de la non-considération de certains contrats d'apprentissage.
"Il faut reconstruire le système pour le rendre beaucoup plus juste" selon Laurent Berger
Invité de RMC-BFMTV ce mercredi matin, Laurent Berger, leader de la CFDT, a été interpellé par Apolline de Malherbe sur les cas d'Alain et Laurent, et confirme que malheureusement, cette période ne comptera pas pour eux deux.
"La période d'apprentissage compte après 2014, pas avant", explique-t-il, regrettant de ne pas avoir de "meilleur nouvelle" à leur annoncer.
"C'est pour ça qu'il faudrait un autre système universel des retraites, pour que ces situations soient remises sur la table", juge-t-il. "Il faut reconstruire le système pour le rendre beaucoup plus juste. C'est tout ce que le gouvernement n'a pas voulu faire", conclut le leader syndical.