La France à l’arrêt? Une journée de grève coûte 1,5 milliard d’euros, selon la CPME

La France à l’arrêt, l’économie "à genoux". C’est ce que souhaitent les syndicats, et notamment la CGT, pour cette nouvelle grande journée de mobilisation contre la réforme des retraites ce mardi. De nombreux secteurs vont être touchés, des transports à l’éducation, par une grève qui pourrait être massive et reconductible. Secrétaire général de la CPME (Confédération des petites et moyennes entreprises), Jean-Eudes du Mesnil s’alarme des potentielles conséquences dans "Apolline Matin" ce lundi sur RMC et RMC Story.
"Cette formule, la France à genoux, est purement scandaleuse. C’est normal et légitime que les gens veuillent se faire entendre. Bloquer le pays pose déjà problème. Mais vouloir mettre la France à genoux, ça, c’est un véritable scandale. L’ensemble des Français devrait faire en sorte qu’on puisse remettre la France debout. C’est ça l’enjeu et ce n’est certainement pas de la mettre à genoux", assure-t-il.
Selon l’estimation de la CPME, le coût de la grève sera moins élevé qu’en 1995, grâce au télétravail notamment, mais se chiffrera quand même à 1,5 milliards d’euros par jour. "En 1995, un jour de grève, c’était à peu près 2 milliards d’euros, explique Jean-Eudes du Mesnil. Aujourd’hui, on considère qu’on frise 1,5 milliard d’euros. Cela ne peut être qu’une estimation, ça dépend du blocage. C’est une baisse d’activité de l’ordre de 20%, ce qui est quand même extrêmement sensible et important. On sait aussi que plus une grève dure, plus elle coûte cher. Si ce n’est qu’une journée, il y a un effet de rattrapage assez simple. Si cela se prolonge dans le temps, c’est plus compliqué."
"Le travail est essentiel"
Dénonçant la menace "scandaleuse" de coupures d’électricités ciblées et appelant à revoir la loi pour "faire en sorte qu’il y ait un véritable service minimum" dans les transports, Jean-Eudes du Mesnil veut que l’idée de la valeur travail reprenne de la vigueur. "On parle trop souvent du droit à la paresse, des vacances… Revenons aussi sur le sujet du travail. Le travail est essentiel, d’abord pour tenir les gens debout. Et il finance la protection sociale. Si on n’a pas de travail, on n’a pas de protection sociale. On l’oublie trop ces temps-ci. C’est aussi l’une des raisons pour lesquelles nous soutenons la réforme des retraites."