La restauration en manque de travailleurs: le chef Yves Camdeborde tacle l'abondance de restaurants
Le secteur de la restauration peine toujours à recruter. La saison estivale a notamment été marquée par les pénuries de saisonniers. Début août, il manquait toujours 200.000 travailleurs dans le domaine. Et si la saison touche à sa fin, le mal est toujours là.
Les candidats veulent désormais être mieux payés et priorisent leur bien-être en étant plus réticents au rythme parfois difficile du métier, entre coupures et horaires à rallonge.
Pour le chef Yves Camdeborde, juré de l'émission Master Chef, l'abondance de restaurant y est peut-être pour quelque chose: "C'est le drame de notre métier. C’est un métier ouvert à tout le monde. N'importe qui peut faire n'importe quoi!", déplore-t-il ce jeudi sur le plateau des "Grandes Gueules".
"J'ai appris à travailler dans des maisons où j'ai été totalement exploité"
"Mon frère est docteur et je n'ai pas pu l'être parce que je n’ai pas fait les études pour. La restauration, c'est aussi un métier qu’il faudrait respecter, qu’il y ait vraiment un passeport, une fondation, un apprentissage pour pouvoir ouvrir un restaurant", plaide Yves Camdeborde.
"On se retrouverait dans une situation beaucoup moins délicate qu’aujourd’hui avec des gens qui sont du métier et qui comprennent les problématiques du métier", croit savoir le chef.
Il le reconnaît certains établissements abusent de leur position: "J'ai appris à travailler dans des maisons où j'ai été totalement exploité", révèle Yves Camdeborde. Mais pas question pour autant de "faire la guerre au passé: "Mais je ne vais pas me plaindre, cela ne m'a pas posé de problème, cela a rendu mes mains intelligentes" ajoute le chef qui appelle cependant à être à l'écoute de la jeune génération.
"Remise en question du métier"
Yves Camdeborde estime que le problème de recrutement n'est pas lié à l'argent mais au rythme du métier: "Il y a un problème au niveau du temps de travail. La restauration reste un métier difficile avec ses fameux horaires de coupure. Il faut une solution pour que chacun puisse avoir une vie sociale et une vie familiale équilibrée", assure-t-il.
"La première des solutions, c'est une remise en question de notre métier. Ne vivons pas avec le passé, écoutons les jeunes parce que c'est eux qui ont l'avenir en main et sans doute les solutions. C'est à nous de nous adapter pour trouver de quoi perpétuer ce fabuleux métier", conclut Yves Camdeborde.