Le maigre panier-repas des policiers protégeant Macron: "C’est du foutage de gueule"

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Abdel Nahass, secrétaire départemental d'Unité-SGP-Police FO en Meurthe-et-Moselle.
"Pour assurer la sécurité du voyage officiel (VO) du président de la République, mes collègues de la Section d'intervention de Nancy ont été appelés en renfort à Forbach. Ils ont entamé leur journée à 3h30 du matin pour la finir à 17h. Vers 10h on leur a servi une collation, avec une pomme, quatre petits gâteaux fourrés au chocolat, une briquette de jus de fruit et une petite bouteille d'eau de 50 cl. Les hommes pensaient qu'il s'agissait d'une petite collation avant un déjeuner plus complet, avec au moins un sandwich, mais ils n'ont rien vu venir. Quand ils ont compris que ce 'goûter' serait leur unique repas de la journée ils ont cru à une blague. C'est honteux, scandaleux… c'est du foutage de gueule! Surtout sur des interventions comme celles-ci, qui demandent un maximum de concentration et sont épuisantes.
"Des économies de bouts de chandelles"
D'habitude les policiers sur ce genre d'intervention ont droit soit à un vrai repas, soit à une indemnité repas de 15,25€, payée par la Direction départementale de la sécurité publique qui les reçoit. Là, il a fallu attendre la fin de service pour que les collègues aillent d'eux-mêmes acheter de quoi manger dans une chaîne de fast-food américaine pour enfin se restaurer. Nous allons être vigilants à ce que l'administration les rembourse bien, même si cela n'est pas prévu par le règlement.
C'est vraiment des économies de bouts de chandelles. Mais c'est représentatif de ce que vivent les policiers depuis plusieurs mois. Des économies sont faites partout sur le dos des policiers. J'ai un collègue qui a même dû faire une demande pour recevoir du papier toilette parce qu'il n'y en avait plus dans ses locaux! Les conditions de travail se sont largement dégradées. Il y a un manque criant de considération. On va attendre de voir ce que ce nouveau gouvernement fait pour remédier à ces situations, mais je vous assure que les policiers en ont ras-le-bol et sont sur les nerfs, prêts à redescendre dans la rue."
