RMC
Travail

Salaires: les entreprises freinent pour les augmentations et la prime Macron

placeholder video
En 2024, les augmentations de salaires vont être plus limitées dans les entreprises. Notamment parce que l’inflation ralentit.

Les entreprises mettent déjà la pédale douce sur les salaires. Le vent commence à tourner dans les entreprises, alors que se jouent en ce moment les négociations annuelles sur les salaires. Elles prévoient ainsi 3,6% d'augmentation en moyenne cette année, après presque 5% l'an dernier, selon le cabinet Alixio.

Cette modération est liée à la baisse de l'inflation (2,6% en 2024), à l’essoufflement de l’activité et aux moindres tensions sur le recrutement: 23% seulement des entreprises éprouvent encore des difficultés de recrutement, contre 56% il y a encore trois mois.

Intérêt en baisse pour la prime Macron

La prime de partage de la valeur, dite prime Macron, va aussi être plus rare. Pour l'instant, seules 12% des entreprises ont prévu d'en accorder une, selon Alixio, et pour des montants inférieurs à l'an dernier: 785 euros en moyenne contre 1.135 euros. 41% des employeurs hésitent encore et 47% ont d'ores et déjà décidé de ne pas en distribuer.

Les employeurs ne voient plus vraiment l’intérêt de verser cette prime, depuis que les règles ont changé. Elle est désormais soit fiscalisée, soit bloquée pendant cinq ans, sauf pour les entreprises de moins de 50 salariés. Ce qui est beaucoup moins attractif pour les salariés, qui veulent du cash tout de suite après une année marquée par l’inflation.

Moins d’augmentations générales

Autre signe de retour à la normale, c'est la fin des augmentations générales pour tous, y compris pour les cadres.

Après avoir ressuscité cette vieille pratique, abandonnée depuis 20 ans, pour compenser l'inflation, on revient aux salaires au mérite. Un peu moins d'un tiers des entreprises prévoit encore d'accorder des augmentations générales à leurs cadres, à hauteur d'1,9% contre 2,3% l'an dernier.

Emmanuel Lechypre