Un Français sur cinq contraint d’abandonner un projet immobilier en raison du contexte économique

Au cours des deux dernières années, environ un Français sur cinq (21%) ayant un projet immobilier a été contraint de l'abandonner en raison du contexte économique... C'est le résultat d'une étude Harris interactive du Conseil supérieur du notariat, que RMC dévoile en exclusivité ce lundi matin.
L'inflation en cause
L'inflation, la hausse des taux d'intérêt, et les prix toujours élevés de l'immobilier sont les trois raisons principales de ces renoncements.
Pour acheter, il faut désormais des apports de plus en plus importants. D'ailleurs, selon l'étude, 82% des Français ont conscience qu'il faut un apport important pour concrétiser un projet immobilier. C'est 10 points de plus qu'en 2021.
Autre chiffre intéressant de l’étude Harris interactive réalisée pour le Conseil supérieur du notariat: parmi les 21% des Français ayant été obligés de reporter leur projet immobilier au cours des deux dernières années, la grande majorité a moins de 30 ans.
"C’était le rêve d’une vie..."
La plupart des indicateurs sont au rouge pour les futurs propriétaires. C'est ce qui pousse beaucoup d’entre eux à renoncer à leur projet, parfois avant même d'aller voir leur banquier.
C’est par exemple le cas de Sandra et son mari. Au printemps 2022, ils trouvent la maison idéale pour leurs trois enfants dans le Val-d'Oise.
Malgré des revenus de 5.300 euros par mois et un apport de 37.000 euros, aucune banque ne leur accorde de crédit.
“Coup de massue. On ne cherchait pas forcément une grande maison, on n’avait pas un gros budget. On avait deux mois au niveau du compromis, puis ça n’a jamais abouti, donc on a fini par laisser tomber. Ça a quand même été un coup dur, car on y croyait, c’était le rêve d’une vie...”, raconte Sandra.
Une sortie de crise vers 2025?
Un rêve aussi pour Matthieu et sa conjointe, qui cherchent une maison dans le Morbihan. Leur dernière simulation de crédit date du début année.
“Sur 25 ans, en remboursant 800 euros par mois, je ne pouvais emprunter que 200.000 euros au total”, explique Matthieu au micro de RMC.
C'est insuffisant pour ces parents de deux enfants. “On achète une maison pour être à l’aise chez soi, pas pour acheter quelque chose de plus petit”, conclut-il.
Matthieu et Sandra se réjouissent tout de même de la baisse récente des prix de l'immobilier et espèrent relancer leur projet dans quelques mois. Mais la sortie de crise, ce n'est pas pour tout de suite, selon Edouard Grimond, porte-parole du Conseil supérieur du notariat.
“Les prix commencent à baisser, mais c’est encore insuffisant. C’est encore beaucoup trop tôt”.
D’après Maître Grimond, il faudrait attendre au moins jusqu'en 2025 pour un retour à la normale du marché…