Emeutes au Royaume-Uni: un enfant de 12 ans avoue des violences

Des policiers montent la garde alors que des manifestants antiracistes tiennent des pancartes à Bristol le 3 août 2024, à Southport le 29 juillet. - JUSTIN TALLIS / AFP
Un garçon de 12 ans, considéré comme le plus jeune mis en cause lors des récentes émeutes au Royaume-Uni, a reconnu lundi 12 août devant un juge être l'auteur de violences durant deux rassemblements anti-migrants à Manchester, dans le nord de l'Angleterre.
L'enfant a plaidé coupable au tribunal de Manchester d'avoir participé au caillassage d'un autobus devant un hôtel hébergeant des migrants le 31 juillet, puis d'avoir visé la vitrine d'un magasin de cigarettes électroniques et lancé un projectile vers la police le 3 août.
Ayant plaidé coupable, il sera fixé sur sa peine ultérieurement sans procès et reste détenu en attendant.
Violences
Si les violences racistes et islamophobes qui ont secoué le pays se sont apaisées depuis une semaine, des centaines de casseurs et auteurs de publications en ligne considérés comme incitant à la haine continuent de défiler devant les tribunaux.
Parmi eux, de nombreux jeunes adultes voire adolescents, comme l'enfant qui a comparu à Manchester et dont le cas a été qualifié de "très grave" par la juge Joanne Hirst étant donné sa participation à deux incidents isolés. Un deuxième garçon de 12 ans doit comparaître lundi à Liverpool (nord-ouest) pour des violences.
Andy Preston, maire de Middlesbrough (nord-est), où des violences ont eu lieu, a estimé ce week-end que "90% des dégâts ont été causés par jeunes Britanniques blancs à la recherche de sensation forte et d'adrénaline (...) sans motivation idéologique".
Peines de prison
Au total, plus de 900 personnes ont été arrêtées et 450 inculpées après des émeutes ayant visé notamment des mosquées et centres d'hébergement pour migrants à la suite de rumeurs en ligne sur l'origine du suspect de l'attaque au couteau qui a tué trois fillettes le 29 juillet à Southport (nord-ouest).
Le Premier ministre Keir Starmer, estimant qu'aucune motivation politique ne pouvait justifier ces attaques, a promis une réponse judiciaire ferme et rapide.
Des peines de prison ferme ont déjà été prononcées à l'encontre de certains accusés, y compris pour des publications sur Facebook appelant à la violence. Leur verdict est souvent retransmis à la télévision, le gouvernement voyant un effet dissuasif par la plus grande publicité possible.
Avec des prisons déjà pleines et des tribunaux débordés depuis la pandémie, "l'effet de ces quelques jours de désordre se fera sentir pendant des mois, des années" pour le système judiciaire, a admis la ministre de la Justice Shabana Mahmood.