Emeutes au Royaume-Uni: une peine de prison ferme pour incitation à la haine en ligne

Des policiers montent la garde alors que des manifestants antiracistes tiennent des pancartes à Bristol le 3 août 2024, à Southport le 29 juillet. - JUSTIN TALLIS / AFP
Un internaute a été condamné vendredi 9 août à une peine de prison ferme pour incitation à la haine raciale en ligne au Royaume-Uni.
Jordan Parlour, 28 ans, a été condamné à 20 mois de prison, dont au moins la moitié devront être purgés en détention. Il avait posté des messages sur Facebook appelant à s'en prendre à un hôtel hébergeant des demandeurs d'asile.
Sa condamnation est la première du genre depuis le début des violences racistes intervenues depuis le meurtre de trois fillettes le 29 juillet, sur fond de rumeurs en ligne sur le profil du suspect.
Son cas a été mis en avant par les autorités comme un symbole de leur détermination à inclure internautes et plateformes numériques dans leur réponse judiciaire aux pires émeutes au Royaume-Uni depuis 13 ans.
"Zone de non droit"
Les violences avaient éclaté après la propagation de rumeurs sur internet affirmant que le suspect de l'attaque au couteau de Southport était un demandeur d'asile musulman. L'adolescent de 17 ans, inculpé et écroué, est en fait né au Pays de Galles, selon la police. Des médias ont indiqué que ses parents étaient originaires du Rwanda.
Jeudi, une femme de 55 ans, a été arrêtée pour avoir posté un message sur les réseaux sociaux dans lequel elle avait mentionné une fausse information sur l'identité du suspect.
Les réseaux sociaux "ne sont pas une zone de non droit", a insisté Keir Starmer vendredi, promettant que le gouvernement allait "se pencher" sur le sujet, après avoir déjà mis en garde ces derniers jours les réseaux sociaux et leurs dirigeants.
Ces condamnations doivent selon lui, servir de "rappel". "Que vous soyez directement impliqué (dans les violences) ou que vous ayez agi à distance, vous êtes coupable, et vous serez traduit en justice si vous avez enfreint la loi", a-t-il martelé.
Certains, comme le maire de Londres Sadiq Khan, appellent le gouvernement à réexaminer une nouvelle loi sur la sécurité en ligne votée l'an dernier mais qui n'est pas encore totalement entrée en vigueur. "Je pense qu'elle n'est pas adaptée", a affirmé le maire de Londres, de confession musulmane, dans un entretien au Guardian.