Face aux nouveaux droits de douane américains, l'inquiétude des PME françaises

Les nouveaux droits de douane américains entrent en vigueur ce mercredi matin. À partir de là, les produits européens qui entrent sur le sol américain sont taxés à hauteur de 20%. Le ministre chargé de l’Industrie et de l'Énergie, Marc Ferracci, a réuni les industriels français mardi pour élaborer une position française commune dans la riposte européenne face à cette crise commerciale.
Mais l'inquiétude est grande pour les nombreuses entreprises tricolores qui exportent leurs produits de l'autre côté de l'Atlantique. Une inquiétude qui ne touche pas que les grandes entreprises comme Airbus, Stellantis ou LVMH. Les petites et moyennes entreprises sont elles aussi exposées. L'entreprise la Fabrique Cookie vient de signer un contrat de quatre millions d'euros avec un client américain. Mais avec les nouveaux droits de douane, le prix d'une boîte de biscuits passera de 4 à 4,80 dollars. “On va vendre au moins 20% de moins de cookies que ce qui était initialement prévu”, déplore Alexis de Galembert, le fondateur de la marque. L’entreprise avait pourtant déjà fait des investissements spécifiques pour ce contrat.
“On a embauché une équipe qu’on a formée. On a embauché aussi des intérimaires qui viennent soutenir les équipes. Ce contrat est hyper important pour nous. Et puis le client américain avec lequel on a signé est devenu le premier client du groupe”, pointe-t-il.
Des secteurs multiples touchés
Alors comment s'adapter? C'est aussi ce que se demande Marc-Alain Spruch, à la tête de l'entreprise de couverts Guy Degrenne. il réfléchit à baisser ses prix. “On est en train de se demander si la stratégie gagnante ce ne serait pas d’absorber une partie de la hausse chez nous, à savoir 10% et l’autre partie par les clients. C’est un sacrifice qu’on est prêt à faire”, estime-t-il.
Antoine Wassner, de l'entreprise Sabarot, qui exporte des lentilles vertes, a lui tenté d'anticiper.
“Dès l’élection de Trump, on avait envoyé pas mal de marchandise. On a un dépôt dans le New Jersey. L’idée, c’est de contourner ces droits de douane et qu’on ait quatre mois tranquille”, assure-t-il.
Mais à partir du mois de juin, les stocks seront totalement écoulés. D'ici là, Antoine Wassner suivra avec attention l'évolution des négociations entre l'Union européenne et les Etats-Unis.