Guerre en Ukraine: la France est-elle prête à accueillir 100.000 réfugiés ukrainiens?
Les réfugiés ukrainiens arrivent à Paris. Dans les principales gares de la capitale, la Croix-Rouge et la SNCF ont installé des dispositifs d'accueil.
En gare, ils descendent par dizaines des trains venus d'Allemagne, avant d'être guidés par des bénévoles de la Croix-Rouge dans un coin du hall, où a été installé un espace réservé où tous peuvent poser leurs valises, s'asseoir, manger et boire un café chaud.
Le périple de Valeria
Valeria vient d'arriver, elle a fui la ville d'Odessa, la semaine dernière. "Je suis partie en voiture avec des gens que je ne connaissais pas, et j'ai rejoint à pied la frontière moldave", explique-t-elle. Son périple s’est poursuivi avec un avion et trois trains, jusqu’à Paris, où elle se sent désormais à l'abri.
Des particuliers se sont portés volontaires pour l'héberger avec son fils, mais Valeria veut se rendre utile au plus vite :
"Maintenant je veux aider les ukrainiens qui vont arriver ici, les épauler, les aiguiller, parce qu'on est dans la même galère", confie-t-elle.
Tous les arrivants se voient proposer des places d'hébergement. La mairie de Paris a annoncé vouloir ouvrir d'autres centres d'hébergement, deux gymnases, près de la Gare de Lyon et de la Gare du Nord et une école inutilisée rue de Verneuil dans le VIIe arrondissement.
Une générosité sans faille
Face à ces centaines d’arrivées, certains viennent même spontanément proposer leur aide. C'est le cas d'Olga, une bénévole russe "bouleversée par ce qui se passe":
"Je peux traduire comme je parle russe, je peux accompagner des gens. Ce sont deux peuples frères, on est déchirés", explique-t-elle.
Une générosité qui se voit partout dans le pays. Ce mercredi matin, il y a eu 320.000 connexions sur la plateforme "Je m’engage pour l’Ukraine", présentée seulement mardi soir. Au total, l’État a reçu 20.000 propositions d’hébergement par des particuliers, sans compter 6.000 autres offres d’entreprises ou de collectivités.
La France a-t-elle les épaules pour accueillir ces réfugiés?
Mais la France, a-t-elle les épaules pour accueillir des dizaines de milliers de réfugiés ?
"Il y a une générosité immense dans le pays. Des gens proposent d’être traducteurs, des dons, mais aussi des logements. C’est impressionnant dans le pays aujourd’hui et c’est plus une question d’organisation que de capacité", explique Florian Guytot, directeur général de l'association Aurore.
Pour lui, cela ne fait aucun doute que la France puisse faire face. "La question c’est la coordination de toutes ces bonnes volontés", conclut-t-il.
Premier signe de cet élan, d'après le gouvernement, 25.000 places d'hébergement ont déjà été déployées à travers la France.