Guerre en Ukraine: les sanctions contre la Russie servent-elles à quelque chose?
Les pays européens doivent discuter ce mercredi d'une nouvelle salve de sanctions visant la Russie, la cinquième. Après les atrocités commises à Boutcha, la Commission européenne a proposé mardi aux Vingt-Sept de passer à la vitesse supérieure. Pour la première fois, le secteur de l'énergie devrait être concerné.
Les Etats-Unis en coordination avec leurs alliés, G7 et Union Européenne, vont aussi annoncer ce mercredi de nouvelles sanctions visant des institutions financières et des responsables russes et interdire tout nouvel investissement en Russie.
"Plus la Russie est sanctionnée plus elle devra donner des signes de bonne volonté"
Un nouveau train de sanction pour enrayer la machine de guerre russe, en pleine invasion de l’Ukraine. Mais ces sanctions peuvent-elles véritablement avoir un rôle et affaiblir la Russie sur le terrain? En partie seulement. Car les sanctions n'arrêtent pas les guerres. C'est ce que répète l'enseignant à Sciences-Po Paris et expert de la Russie, Cyrille Bret. Les mesures européennes peuvent malgré tout jouer sur le conflit :
"Si la Russie se trouve frappée d’une série nouvelle de sanctions, ce sera un levier de négociation supplémentaire pour obtenir des concessions de la part de la Russie. Plus la Russie est sanctionnée plus elle devra donner des signes de bonne volonté et faire des concessions pour obtenir le démantèlement de ces sanctions", explique-t-il à RMC.
"Qui va craquer en premier?"
Mais si ce cinquième paquet de sanctions est mis en place, il ne faut pas s'attendre à des conséquences immédiates sur l'économie russe, concède l'économiste Michel Ruimy: "Cela va prendre du temps parce que Vladimir Poutine avait sûrement préparé cette invasion. Il est en train de réajuster cette stratégie tant militaire que financière donc pour l’instant, il n’y a pas trop de dégât. Bien sur l’inflation va monter, mais c’est là l’art de la dissuasion: qui va craquer en premier?".
Pour l'instant, les Européens n'arrivent pas à se mettre d'accord sur des sanctions plus sévères. Des mesures qui pourraient également peser lourdement sur l'économie de l'Union européenne.