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Guerre Israël-Hamas: ce que l'on sait sur la riposte de l'armée israélienne dans la bande de Gaza

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L'armée israélienne poursuit ses opérations terrestres sur Gaza et a également mené des raids en Cisjordanie. Benjamin Netanyahu exclut tout cessez-le-feu, ce qui a pour effet d'inquiéter la communauté internationale sur le sort des civils sur place.

Depuis plusieurs jours, les combats au sol font rage entre le Hamas et l'armée israélienne dans la bande de Gaza. L'offensive terrestre israélienne privilégie plutôt une avancée "méthodique" mais il reste difficile de connaître exactement l'avancée des soldats de l'armée israélienne sur le terrain.

Tout d'abord parce qu’il n’y a aucun journaliste international sur place, Israël interdit l’accès à Gaza. Les médias et les agences internationales s’appuient sur des journalistes locaux, et plus d’une vingtaine d'entre eux y ont déjà laissé leur vie. Les communications ont quant à elles été à nouveau coupées ce mercredi matin, ni internet ni téléphone. Stratégie “d'étouffement médiatique”, dénoncent Reporters sans frontières et Le Monde.

"Des combats féroces"

Toutes les informations proviennent principalement des communications officielles de l’armée israélienne et de l’autre côté du Hamas, sans que tout soit vérifiable de façon indépendante.

Tsahal progresse “méthodiquement” à l’intérieur de la bande de Gaza, affirme le Premier ministre Benjamin Netanyahu. Des images ont été diffusées par l’armée. On voit des soldats à pied, des blindés, des pelleteuses, des chars avancer dans la poussière, des bâtiments en ruine, et des échanges de tirs.

Il y a eu “plusieurs confrontations avec des cellules terroristes, qui répliquent y compris avec des missiles antichars”, précise Israël qui dit avoir engagé le combat à l’intérieur même des tunnels construits par le Hamas, pour dissimuler ses armes et ses otages.

Le Hamas aussi a diffusé des images, montrant des combattants sortant de ces tunnels armes à la main.

Selon des témoins, relayés l’agence Reuters, l’armée israélienne est en train de chercher à isoler la plus grande agglomération, Gaza-ville, en attaquant par le nord et par le sud. Au sol, mais aussi par les airs, en intensifiant les bombardements.

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Une guerre de communication

Il s'agit également d'une guerre de communication, et il est impossible d’obtenir un bilan de source indépendante. Israël annonce ce mercredi matin la mort de neuf de ses soldats, tués au combat. Au total, 326 depuis le 7 octobre. Ce qui a fait dire au Hamas que Gaza sera “un cimetière et un bourbier pour l’armée israélienne”.

L’armée affirme de son côté avoir déjà éliminé des dizaines de combattants palestiniens, et frappé 11.000 cibles depuis le début de la guerre. Des centaines par jour des dépôts d’armes, des positions de tir du Hamas, des complexes militaires, précise Tsahal. Quand, en face, les autorités locales, donc le Hamas, pointent surtout les cibles et les victimes civiles. Mardi, un gros bombardement a touché le camp de réfugiés de Jabaliya, dans le nord de Gaza. C'est l’un des bastions historiques du Hamas, mais où vivent plus de 100.000 habitants. Le ministère de la Santé local (donc le Hamas) fait état d’une cinquantaine de morts et de dizaines de victimes sous les décombres, une vingtaine de bâtiments détruits.

Le difficile bilan

L’AFP a pu compter 47 corps recouverts par des linceuls, et sur des images on voit bien un immense cratère. L’armée israélienne précise que ce bombardement a permis de tuer un commandant du Hamas, responsable des attaques du 7 octobre, et de détruire des infrastructures souterraines.

Ce mardi, on a aussi appris la mort de deux enfants français, qui vivaient à Gaza. Des enfants dont la mère est bien connue des services français. Elle fait l’objet d’un mandat d'arrêt international pour avoir soutenu et financé des organisations terroristes islamistes. Le bilan à Gaza, selon le Hamas, atteindrait 8.500 morts en trois semaines dont 3.500 enfants. Ce sont des chiffres totalement invérifiables.

"Un cimetière pour des milliers d'enfants"

L'inquiétude de la communauté internationale à propos du sort des civils est forte. Les messages se multiplient. L’ONU, son secrétaire général, se dit “profondément inquiet de l’intensification du conflit”.

Gaza est devenue “un cimetière pour des milliers d’enfants”, s’alarme l’Unicef. Il y a les bombardements, le siège, le manque d’eau, de nourriture et d’électricité. Plus de la moitié des 2,4 millions d'habitants se seraient déplacés pour fuir vers le sud.

L’OMS, l’organisation mondiale de la santé, craint une catastrophe sanitaire imminente… Ce mardi, de nouveaux camions humanitaires ont pu entrer via l’Egypte avec de la nourriture, des médicaments, et du matériel médical. Ces derniers jours, 217 ont été autorisés à passer la frontière.

Mais les appels à une trêve humanitaire, lancés y compris par la France et l’Union européenne, restent sans réponse. “Cela ne se produira pas” a tranché Benjamin Netanyahu, car il juge que “les appels à cessez-le-feu sont des appels à se rendre face au Hamas”.

Sébastien Krebs