"J'avais peur" raconte Yacine, un Franco-marocain qui a vécu le séisme meurtrier au Maroc

Une véritable nuit de peur. Au Maroc, la population se réveille encore abasourdie par le terrible séisme qui a frappé la province d'Al-Haouz, au sud-ouest de Marrakech. Peu à peu, les témoignages de Marrakchis s'enchaînent pour raconter l'effroi.
Yacine, un Franco-marocain en vacances à Marrakech, a été le témoin de ce séisme meurtrier. Aux alentours de 23h10, il raconte qu'il était "en train de dîner" lorsqu'il a ressenti un "tremblement".
"Je croyais au début que c'était la machine à laver, vu que mon père l'avait allumée avant de partir. Mais j'ai vu que ça s'intensifiait et j'ai vite compris que c'était en fait un tremblement de terre", relate Yacine, un Franco-marocain en vacances à Marrakech.
Dans cette situation, "l'adrénaline prend vite le dessus", assure Yacine. Habitant au quatrième étage d'un immeuble situé "à cinq minutes" du centre-ville de Marrakech, il explique avoir quitté rapidement son appartement "sans même fermer la porte car j'avais peur".
La peur d'une réplique
En prenant la précaution de descendre les étages par l'escalier et non par l'ascenseur, Yacine dit ensuite avoir croisé des personnes de sa résidence avec "des mamans, des enfants qui pleuraient". Les habitants sont en effet tous sortis peu à peu "dans la rue", en se demandant notamment "s'il y avait eu une explosion ou quelque chose comme ça".
"Au début on n'a pas trop eu de communication officielle, c'était surtout via les réseaux sociaux. On a bien vu que c'était les symptômes d'un tremblement, jusqu'à ce que l'on obtienne une note sismique qui parlait d'un séisme de magnitude 7", continue le Marrakchis en vacances avec sa famille.
Une longue nuit s'en est suivie pour Yacine, puisqu'il "était dehors jusqu'à 5h du matin avec mon père et des amis". Il a ainsi pu voir "beaucoup de personnes allongées dans les jardins publics, dans les terrains vagues, à proximité de leur voiture ou non, avec des couvertures, car ces gens-là avaient peur de rentrer chez eux surtout que l'on nous annonçait, même si c'était pas sûr, peut-être une réplique du séisme".
Heureusement, dans l'appartement de Yacine, aucun dégâts n'est à recenser, son bâtiment étant notamment récent et donc peut-être relativement plus solide. Néanmoins, Yacine évoque le cas de son grand-père "qui vit dans les montagnes de l'Atlas à 1h30 de Marrakech, où là il y a eu des dégâts importants".
Yacine explique finalement avoir pu regagner son logement, "avec du mal" tout de même puisque lui et ses proches se sont demandés "si ça allait résister une nouvelle fois" dans le cas d'une réplique du tremblement de terre.
La Croix Rouge est prête
Sur place, les secours s'affairent pour notamment tenter de retrouver les survivants sous les décombres des bâtiments qui n'ont pu résister à la violence du séisme. Invité de la Matinale Weekend sur RMC, Florent Vallée, directeur de l'urgence et des opérations de la Croix Rouge française, a expliqué que les informations provenant du Maroc étaient "encore très parcellaires".
Néanmoins, dans l'attente de savoir si le Maroc a "besoin d'une aide internationale", il a assuré que les équipes de la Croix Rouge se tenaient prêtes "comme pour toutes les catastrophes à travers le monde".
"On a mis nos équipes en pré-alerte dès ce matin, dès le réveil, en attendant que le Croissant Rouge marocain, qui est déjà à l'oeuvre depuis cette nuit, nous donne et nous exprime ce dont il a besoin", a dévoilé Florent Vallée, directeur de l'urgence et des opérations de la Croix Rouge française.
A l'occasion de la journée mondiale des premiers secours, ce samedi 9 septembre, Florent Vallée en a profité pour souligner l'importance d'une formation des citoyens aux gestes de premiers secours afin d'intervenir avec plus d'efficacité dans ce type de catastrophes. En France, seulement 10% de la population est aujourd'hui formée aux gestes de premiers secours.