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L'analyse de Netanyahu sur l'antisémitisme est "abjecte", "erronée", selon la présidence française

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Après les accusations de Benjamin Netanyahu "d'entretenir le feu antisémite" en prévoyant de reconnaître l'État de Palestine, Emmanuel Macron répond au premier ministre israélien.

La présidence française a dénoncé ce mardi 19 août comme "erronée, abjecte" l'accusation du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu qui a estimé que la volonté d'Emmanuel Macron de reconnaître l'Etat palestinien nourrissait l'antisémitisme.

La lettre du chef du gouvernement israélien "ne restera pas sans réponse", a ajouté l'Elysée, qui a aussi affirmé que "la République protège et protègera toujours ses compatriotes de confession juive". "La période exige gravité et responsabilité, pas amalgames et manipulations", a encore indiqué l'Elysée.

Benjamin Netanyahu écrit dans un courrier officiel adressé au chef de l'Etat français que son intention de reconnaître la Palestine lors de la prochaine Assemblée générale de l'ONU alimente le "feu antisémite". L'Elysée affirme qu'Emmanuel Macron a pris connaissance du contenu de ce courrier par voie de presse, mais qu'il y répondra également par courrier.

"L'analyse selon laquelle la décision de la France de reconnaître l'Etat de Palestine dès septembre expliquerait la montée des violences antisémites en France est erronée, abjecte et ne demeurera pas sans réponse", a cependant estimé la présidence.

"Les violences contre la communauté juive sont inadmissibles. C'est pourquoi, au-delà des condamnations, le chef de l'Etat a systématiquement demandé à tous ses gouvernements depuis 2017 - et encore davantage après les attentats terroristes du 7 octobre 2023 - la plus grande fermeté à l'endroit des auteurs d'actes antisémites", a ajouté l'Elysée.

"Pas de leçons à recevoir"

Dans sa lettre, Benjamin Netanyahu appelle Emmanuel Macron à "remplacer la faiblesse par l'action, l'apaisement par la volonté" et lui demande de le faire d'ici au Nouvel an juif, le 23 septembre prochain.

Un peu plus tôt, le ministre français des Affaires européennes Benjamin Haddad avait affirmé que la France n'avait "pas de leçons à recevoir dans la lutte contre l'antisémitisme".

Les actes antisémites sont en nette progression en France depuis le 7-Octobre 2023, date de des attaques sans précédent du Hamas contre Israël et du déclenchement de la guerre à Gaza.

Entre janvier et mai 2025, 504 actes antisémites ont été recensés en France, contre 662 sur la même période en 2024, soit une baisse de 24%, selon des chiffres diffusés début juillet par le ministère de l'Intérieur.

Ces faits restent toutefois en augmentation de 134% par rapport à janvier-mai 2023, avait précisé le ministère, qui souligne leur "niveau très élevé". En 2024, 1.570 actes antisémites avaient été recensés en France.

L.P. avec AFP