La Croix-Rouge a remis à l'armée israélienne les trois otages libérés à Nousseirat

L'otage nouvellement libéré Avera Mengistu (au centre), flanqué des forces de sécurité, débarque d'un hélicoptère militaire sur l'héliport du centre médical Sourasky (Ichilov) à Tel Aviv le 22 février 2025. - Jack Guez / AFP
Le Hamas a relâché samedi cinq otages israéliens à Gaza, pour un septième échange contre des prisonniers palestiniens dans le cadre de la trêve, après la confirmation de la mort de l'otage Shiri Bibas.
Comme lors des précédentes libérations organisées aux termes de l'accord de cessez-le-feu à Gaza, le mouvement islamiste palestinien a exhibé sur des podiums les otages, devant de grandes affiches rendant hommage aux combattants tués, avant de les remettre au Comité international de la Croix-Rouge (CICR). Hicham al-Sayed, 37 ans, un Bédouin musulman de nationalité israélienne, otage depuis près de dix ans, doit lui aussi être relâché dans la journée.
Mise en scène par le Hamas
Sous la pluie, des combattants encagoulés en treillis militaires se sont d'abord déployés à Rafah, dans le sud, pour les deux premières libérations, certains portant des armes automatiques, d'autres des lance-roquettes.
Des drapeaux du Hamas flottaient sur des bâtiments détruits par 15 mois de guerre, où des Gazaouis avaient pris place. Le visage tendu, Tal Shoham, un Israélo-Italo-Autrichien de 40 ans enlevé lors de l'attaque du Hamas du 7 octobre 2023 en Israël, a été contraint de prononcer quelques mots au micro, finalement en panne.
A ses côtés, Avera Mengistu, 38 ans, tête baissée, marchait avec difficulté. Présenté comme mentalement instable par les autorités israéliennes, il avait été filmé escaladant la barrière séparant Israël de Gaza en 2014 et était captif depuis.
Les deux hommes sont ensuite montés dans les voitures du CICR, qui les a remis à l'armée israélienne. Le même scénario s'est répété plus tard à Nousseirat (centre), pour la libération de Eliya Cohen, Omer Shem Tov et Omer Wenkert, âgés de 22 à 27 ans.
Après 505 jours de captivité, ils sont apparus souriants, leur escorte leur faisant longuement saluer la foule. Ces mises en scène ont été dénoncées à plusieurs reprises par Israël, l'ONU et la Croix-Rouge.
"Souffrance inimaginable"
Selon le Club des prisonniers palestiniens, 602 détenus palestiniens doivent être libérés dans la journée en contrepartie, dont 50 condamnés à perpétuité. Cent-huit des prisonniers doivent être expulsés des territoires palestiniens.
La famille d'Avera Mengistu a salué sa libération après "dix ans et cinq mois d'une souffrance inimaginable".
Celle de Tal Shoham a fait part de son "immense soulagement", et de ses "pensées" pour les autres proches d'otages.
A Tel-Aviv, des centaines d'Israéliens, certains en pleurs, se sont rassemblés sur la "place des otages" pour suivre en direct sur écran ces libérations, brandissant des photos des captifs.
Négociations retardées
Avec ces nouvelles libérations, 28 otages israéliens -dont quatre décédés- ont été remis à Israël, en échange de plus de 1.100 détenus palestiniens depuis le 19 janvier.
Selon le Hamas, après la libération de Hicham al-Sayed, seuls quatre otages morts doivent encore être rendus à Israël avant la fin le 1er mars de la première phase de l'accord, prévoyant la libération au total de 33 otages - dont huit morts - contre 1.900 détenus palestiniens.