7 octobre: "Un renouveau de l'antisémitisme en France", juge le vice-président du Crif

Le 7 octobre a depuis marqué "un renouveau de l'antisémitisme en France", a jugé ce dimanche sur RMC au micro d'Anaïs Matin le vice-président du Crif Gérard Unger, à la veille du premier anniversaire des attaques du Hamas qui ont tué 1.205 personnes du côté israélien.
Une cérémonie d'hommage aux victimes et otages est organisée par le Crif au Dôme de Paris (XVe) à partir de 20h. "On commémore le plus grand massacre de Juifs depuis la Shoah", a-t-il rappelé.
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Un premier anniversaire qui sera hautement surveillé puisque le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a demandé aux préfets de "renforcer la vigilance" lors des "rassemblements potentiels". Il a également recommandé d'"interdire les manifestations susceptibles de causer de graves troubles" et de "signaler tout appel ou slogan relevant du champ pénal, en lien avec l'autorité judiciaire".
Embargo d'armes contre Israël: la déclaration d'Emmanuel Macron "est parfaitement déplacée"
Si "la France a fait, elle a fait aussi des choses déplacées", a-t-il estimé. A propos des déclarations d'Emmanuel Macron appelant à cesser la livraison d'armes à Israël "pour mener les combats à Gaza", le vice-président du Crif y a vu une "déclaration parfaitement déplacée". "La France ne livre pas d'armes à Israël", a-t-il souligné. Il a également regretté une "mauvaise" temporalité, avec l'anniversaire du 7 octobre mais aussi l'absence d'Israël au Sommet de la Francophonie, "empeché par le Liban".
Si "certains envisagent" davantage de "quitter la France", la grande majorité des Juifs du pays veulent être "en sécurité" pour "éviter "l'angoisse et l'inquiétude dans lesquelles ils vivent quotidiennement depuis le 7 octobre", a ainsi exposé Gérard Unger.
Et ce dernier n'a pas mâché ses mots envers Jean-Luc Mélenchon et LFI, après que le premier a appelé à mettre des drapeaux palestiniens "partout" à partir du 8 octobre, en réponse à une circulaire du ministre de l'Enseignement supérieur sur le maintien de l'ordre et de la laïcité dans les établissements. "Parler de géopolitique n'est pas attentoire à la laïcité", a dénoncé le chef de file insoumis.
LFI "manie la haine et l'antisémitisme", accuse Gérard Unger
"Cela m'inspire la même chose que les propos de Jean-Luc Mélenchon et LFI depuis le 7 octobre, c'est-à-dire une forme de dégoût et de honte de voir un parti qui se prétend être de gauche manier la haine et l'antisémitisme comme il le fait", a accusé Gérard Unger. "Voir ce parti oublier ce qu'est la laïcité, oublier que le conflit israéo-palestinien est beaucoup plus complexe qu'il ne veut bien le dire, est quelque chose de très pénible."
"On peut critiquer la politique israélienne, c'est parfaitement légitime, beaucoup d'Israéliens ne sont pas d'accord avec cette politique", a exposé le vice-président du Crif. "On n'a pas le droit de remettre en cause l'existence de l'Etat d'Israël", a-t-il ensuité ajouté.
"Un choc français", pour Yonathan Arfi
Le 7 octobre est aussi "un choc français", a de son côté déclaré dans un entretien au Monde le président du Crif Yonathan Arfi. "Depuis un an, nous vivons une période de révélation et de clarification [...] au sujet de l’antisémitisme." Depuis les attaques du 7 octobre, ce dernier considère que la haine envers les Juifs est désormais présente à "tous les étages de la société".
97 otages toujours détenus à Gaza
L'attaque du Hamas a entraîné la mort de 1.205 personnes du côté israélien, en majorité des civils tués le 7 octobre, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de chiffres officiels israéliens et incluant les otages morts ou tués en captivité dans la bande de Gaza. Sur les 251 personnes emmenées comme otages le 7 octobre, 97 sont toujours détenues à Gaza, dont 33 ont été déclarées mortes par l'armée israélienne.
Plus de 41.000 Palestiniens tués depuis les représailles d'Israël
Plus de 41.000 Palestiniens ont été tués dans la campagne militaire israélienne de représailles sur la bande de Gaza, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.