Lula, un président brésilien iconique et de plus en plus controversé en visite à Paris

Lula, le président du Brésil, est à Paris ce vendredi. Une icône brésilienne qui est accueillie dans la capitale française, et avec qui Emmanuel Macron a tenu à déjeuner en tête-à-tête, en marge du sommet sur le financement de la lutte contre le réchauffement climatique.
Lula a été réélu à la présidence brésilienne en octobre 2022, après l'avoir emporté à l'issue d'un duel sans merci contre Javier Bolsonaro, son exact contraire, voire même son pire ennemi.
Toutefois, Lula n'a pas eu droit à un état de grâce en reprenant la présidence de son pays. En interne, il doit faire face à une crise économique, en composant avec un parlement qui l'empêche d’appliquer son programme écologiste. Sur la scène internationale, il a aussi du mal à faire comprendre sa position, adoptant notamment une pensée divergente sur la guerre en Ukraine. S'il condamne l’agression de la Russie, Lula se dit toutefois contre les sanctions imposées à l'économie russe.
De plus, l'âge du président brésilien ne joue pas en sa faveur. A 77 ans, il semble parfois un peu hors du temps. Il a, par exemple, fait des mauvaises blagues sur les personnes obèses, sur les malades mentaux ou encore sur l’esclavage, des actes qui le font passer pour un vieux monsieur dépassé aux yeux de certains de ses concitoyens.
Un parcours pour le moins exceptionnel
Tout cela ne peut toutefois obstruer totalement la carrière grandiose de celui qui a quitté les bancs de l'école à 10 ans seulement, pour devenir cireur de chaussures puis ouvrier métallurgique à 14 ans. C'est d'ailleurs à cette occasion qu'il subit un accident du travail, perdant aussitôt un doigt dans une machine.
Puis à 21 ans, Lula se lance dans le syndicalisme, ce qui lui vaudra plusieurs séjours en prison sous la dictature militaire. Il fonde ensuite un grand parti de gauche et commence donc à se présenter à la présidentielle.
Après trois défaites, il est finalement élu président du Brésil en 2002, devenant ainsi le premier président de gauche du pays.
Après deux mandats à la gouvernance du pays, il laisse sa place à sa cheffe de cabinet Dilma Rousseff, puis il cherche à revenir en 2018… Sauf qu'entre-temps, il est rattrapé par des soupçons de corruption. Il est condamné à 12 ans de prison et est, de fait, déclaré inéligible. Il va alors se constituer prisonnier et rester presque deux ans en prison avant d'être libéré et finalement innocenté.
Sa mise hors de cause dans ses affaires judiciaires lui permet de se présenter une nouvelle fois, et de gagner à l’automne dernier, 33 ans après sa première candidature. C’est donc un monument de l’histoire brésilienne qui est reçu ce vendredi à Paris.