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Plan Trump pour Gaza: "J'espère que le Hamas va accepter, pour l'humanité et la paix", témoigne un habitant

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"Nous avons perdu nos familles et nos maisons, il n'y a pas de nourriture, les prix sont très chers", témoigne sur RMC Mohammed, plusieurs fois déplacé au sein de l'enclave palestinienne. Celui-ci espère que le Hamas acceptera le plan de paix proposé par Donald Trump.

Le Hamas poursuit ce mercredi l'examen du plan proposé par Donald Trump pour mettre fin à près de deux ans de guerre dans le territoire palestinien. Le président américain avait fixé mardi au Hamas un ultimatum de "trois ou quatre jours" pour accepter son plan de paix, que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a dit accepter.

Cette proposition saluée par de nombreux pays, notamment arabes et musulmans, prévoit un cessez-le-feu, la libération dans les 72 heures des otages retenus par le Hamas, le désarmement des combattants palestiniens, un retrait progressif de l'armée israélienne de la bande de Gaza et la mise en place d'une autorité de transition.

Dans la bande de Gaza, la Défense civile a rapporté qu'au moins six personnes avaient été tuées mercredi dans une frappe israélienne sur une école abritant des déplacés, et sept autres, dont des femmes et des enfants, dans une autre frappe sur une maison, dans les deux cas à Gaza-ville.

"Nous avons besoin de justice et d'égalité"

"J'espère que le Hamas va accepter la proposition, pour l'humanité, pour la paix... Nous sommes très fatigués, la vie à Gaza est catastrophique. Nous avons perdu nos familles et nos maisons, il n'y a pas de nourriture, les prix sont très chers. Nous avons besoin de justice, d'égalité, nous avons besoin de repos après tant de souffrances", souffle au micro de RMC Mohammed, plusieurs fois déplacé au sein de l'enclave palestinienne.

Le texte prévoit une retrait progressif des troupes israéliennes, qui doivent garder un périmètre de sécurité "jusqu’à ce que Gaza soit effectivement sécurisé". Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a prévenu que "l'armée israélienne restera dans la majeure partie de la bande de Gaza". Pourtant, le plan pour la paix à Gaza évoque "une voie vers l’autodétermination palestinienne et la création d’un État". Une hypothèse pourtant non recevable pour Ie gouvernement israélien.

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"Dans toute sa carrière politique, Benjamin Netanyahu n'a jamais accepté l'idée d'un É État palestinien. Il sait à quel point il ne peut pas se mettre en opposition avec Donald Trump mais il va chercher à réinterpéter chaque terme de l'accord dans ses intérets", explique auprès de RMC le chercheur Thomas Vescovi.

"Ses intérêts" sont l'extrême droite, indispensable soutien de son gouvernement. "On sait que depuis 2 ans, sa survie politique dépend de son alliance avec l'extreme droite, complètement opposée à toute forme d'accord avec le Hamas et à une fin de la guerre", poursuit Thomas Vescovi. Benjamin Netanyahu "a recu à Washington une délégation de colons israéliens qui sont venus mettre la pression en lui demandant de ne pas signer d'accord qui mettrait fin à la guerre." Le ministre des FInances d'extrême droite, Bezalel Smotrich, a déjà qualifié l'accord de paix d'"échec diplomatique".

Marion Gauthier avec LM