Qui est Mark Carney, qui succède à Justin Trudeau comme Premier ministre du Canada?

Le Canada change officiellement de Premier ministre ce vendredi 14 mars. Pas sûr que ce soit si courant de changer l’état-major en pleine guerre. Cette guerre-là est commerciale et le Canada est voisin et adversaire direct des États-Unis de Donald Trump. Mark Carney prend les commandes en pleine zone de turbulences, entre la fin du mandat de presque 10 ans de Justin Trudeau et de nouvelles élections : cet automne au plus tard, peut-être même avant.
On dit qu’il ne gouvernera qu’à peine. Sauf qu’il doit bien gérer son voisin turbulent. Et on a vu qu’avec Donald Trump, il se passe des choses tous les jours. L’automne, c’est loin. Et face aux États-Unis, il ne se défile pas. "Dans le commerce comme au hockey, le Canada gagnera." Il ne manque plus que le sirop d’érable pour faire plus cliché. Mais c’est bien l’enjeu. Son pays, Trump le convoite : le Canada "ne fera jamais partie des États-Unis", dit celui qui vient d’être porté au sommet par son parti. Il n’a jamais été élu, si ce n’est le week-end dernier, par le Parti libéral.
Ancien gouverneur de la Banque du Canada
Dans ce contexte, Mark Carney va jouer de son CV de "George Clooney de la Banque". Certains lui voient des traits communs avec l’acteur. Le nouveau premier ministre canadien est bardé de diplômes, ancien de la banque Goldman Sachs. On le reconnaît plus volontiers au Forum économique de Davos ou à l’ONU que dans la rue. Il assume. "C’est utile en ce moment d’avoir un nouveau Premier ministre qui connaît le président de la France, qui connaît le premier ministre du Royaume-Uni, qui connaît le nouveau chancelier d’Allemagne."
Lorsqu’il était étudiant, son colocataire à Harvard lui a dit : "Un jour, tu seras Premier ministre." Il est aussi passé par Oxford, où il a rencontré sa femme, Diana Fox, économiste aussi, engagée pour le développement durable. À 59 ans, Mark Carney est père de quatre filles. L’une d’entre elles est déjà à Harvard aussi. Ça doit être ça, la génétique.
"Superhéros"
C’est un catholique pratiquant, il se rend à la messe toutes les semaines. Surtout, il n’hésite pas à reprendre des extraits de discours du Pape quand il joue au banquier contre la pauvreté. En 2015, alors qu’il est gouverneur de la Bank of England, un journal le proclame "catholique le plus influent du Royaume-Uni".
Pas sûr en tout cas qu’il ait l’intention de tendre l’autre joue face au président américain mais plutôt de donner des coups de crosse de hockey. Un journal canadien le qualifie déjà de "superhéros" aux multiples superpouvoirs. Superbanquier, on l’a compris. Super négociateur aussi, autre talent qui lui est reconnu. Le même atout que Donald Trump.