RMC
International

Retour de Donald Trump à la Maison Blanche: "La loi du plus fort, ça ne date pas d'hier"

placeholder video
Donald Trump a été officiellement intronisé 47e président des Etats-Unis ce lundi 20 janvier à Washington après sa victoire aux élections de novembre 2024. Le retour de la "loi du plus fort"?

Le ministre des Affaires étrangères français Jean-Noël Barrot l’a déclaré lundi: l’élection de Donald Trump marque "le retour de la loi du plus fort". Mais cette loi du plus fort, c’est la façon dont fonctionne l’humanité.

L’élection de Donald Trump n’est pas une cause, c’est un symptôme. La paix, c’est déjà fini. La guerre est aux portes de l’Europe, et tous les pays se réarment. C’est pas le retour de la loi du plus fort, c’est simplement la fin d’un ordre mondial. C’était celui de l’ONU, une belle idée, mais avec sa part d’hypocrisie. L’ONU, ça a été créé en 1945. Son but, c’était favoriser la démocratie pour garantir la paix. Alors ça c’est le principe.

Mais même à l’ONU, c’est la loi du plus fort qui prévaut. Les grands pays, les Etats-Unis, la Russie ou la Chine ont toujours fait ce qu’ils voulaient, même contre l’avis de l’ONU. C’est bien la preuve que certains sont plus égaux que les autres.

A quoi ressemblait "l’ONU" dans le passé?

Dans l’Antiquité, il y avait déjà une sorte d’ONU. Ca s’appelait l’Amphictionie. Ca se trouvait sur le site de Delphes. Les cités grecques envoyaient des délégués qui devaient se parler pour éviter les conflits. Quand quelqu’un respectait pas les règles, il se faisait rappeler à l’ordre et pouvait se prendre une amende. Exactement comme aujourd’hui. C’était prestigieux, et ça a duré huit siècles, mais ça n’a pas empêché les guerres. Déjà, la loi du plus fort était la règle.

Il y a eu beaucoup d’autres tentatives. Et une des plus importantes, c’est en 1648. L’Europe sort d’une longue période de guerre. Et on signe un traité de paix, le traité de Westphalie. Ca fonde ce qu’on appelle l’ordre "westphalien". Ca pose les bases du système international tel qu’on le connaît aujourd’hui. L’idée est simple : les Etats sont par principe égaux et indépendants. Le but, c’est maintenir un équilibre pour garantir la paix. Donc aller contre la loi du plus fort.

Mais ça n'a évidement pas fonctionné, les guerres ont continué. Mais avec une nouveauté : quand on faisait la paix, on ne cherchait plus à se venger, mais à maintenir un équilibre. Ca a moyennement fonctionné. Par exemple, après la Première Guerre mondiale, on signe un traité de paix, le traité de Versailles. Les Allemands l’ont trouvé injuste et du coup ils sont devenus nazis.

La matinale 100% info et auditeurs. Tous les matins, Apolline de Malherbe décrypte l'actualité du jour dans la bonne humeur, avec un journal toutes les demies-heures, Charles Magnien, le relais des auditeurs, Emmanuel Lechypre pour l'économie, et Matthieu Belliard pour ses explications quotidennes. L'humoriste Arnaud Demanche vient compléter la bande avec deux rendez-vous à 7h20 et 8h20.
Chevallier remonte le temps : "La loi du plus fort", un principe éternel - 21/01
3:20

On crée aussi l’ancêtre de l’ONU, ça s’appelait la Société des nations. Ca n’a pas fonctionné non plus. Quand un pays voulait faire la guerre, il claquait la porte. Et ça s’est terminé par la Seconde Guerre mondiale.

Donc en fait rien n’a changé. Ce qui change avec Trump, c’est pas le fond, c’est la forme. Il revendique le droit de faire ce qu’il veut parce que l’Amérique est la plus forte. C’est un comportement brutal et vulgaire, on est d’accord. Mais calmons-nous, l’Amérique faisait déjà ce qu’elle voulait avant. La seule différence, c’est que maintenant, elle le dit.

Arthur Chevallier (édité par J.A.)