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TikTok, cyberattaques, recomptage: en Roumanie, après la présidentielle, le chaos

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Les résultats du premier tour des élections présidentielles en Roumanie ont semé le chaos dans le pays. Le candidat d'extrême droite Calin Georgescu est arrivé en tête, après une campagne sous les radars, exclusivement sur TikTok.

Recomptage des bulletins, demande de "mesures d'urgence" visant TikTok, allégations de "cyber-attaques"... Les autorités roumaines se lancent dans une offensive tous azimuts après les résultats du premier tour des élections présidentielles dimanche.

Le candidat d'extrême droite pro-russe Calin Georgescu avait été contre toute attente qualifié pour le second tour, après une campagne sur TikTok devenue virale. Le Premier ministre en poste a lui été éliminé au premier tour.

La Cour constitutionnelle a ordonné "à l'unanimité" de procéder à un nouveau dépouillement, après avoir été saisie par un autre candidat. La juridiction doit se réunir de nouveau vendredi à 14h.

"Traitement préférentiel" sur TikTok

Après plusieurs jours de suspicions, les autorités ont ouvertement mis en cause jeudi la plateforme Tik Tok. Le candidat a bénéficié d'un "traitement préférentiel" de la part de l'application très populaire en Roumanie, a affirmé le Conseil suprême de la défense nationale.

La Commission européenne a été saisie par l’autorité de régulation du secteur des médias et du numérique, et le secrétaire d’Etat et vice-président de l’Ancom, Pavel Popescu, a même annoncé vouloir déclencher une procédure "de suspension de la plateforme TikTok sur le territoire de la Roumanie jusqu’à la fin de l’enquête".

Selon TikTok, "il est catégoriquement faux de prétendre" que son compte "a été traité différemment de celui des autres candidats". Il "a été soumis exactement aux mêmes règles et restrictions", soutient l'entreprise dans une déclaration.

Calin Georgescu s'est également insurgé contre cette tentative d'imputer au réseau social la responsabilité de son bon score, et de "nier la capacité du peuple roumain à penser et choisir selon ses propres principes".

Suspicions de cyberattaques

La présidence roumaine dit avoir également constaté des "cyber-attaques" visant à "influencer la régularité du processus électoral" en cours. Les autorités ont noté "un intérêt croissant" de la Russie afin "d’influencer l’agenda public roumain (...) dans le contexte actuel de sécurité régionale".

Selon la législation, l'élection peut être annulée en cas de découverte de "fraudes de nature à altérer les résultats ou l'ordre d'arrivée des candidats".

"C'est une situation sans précédent", a commenté un ancien juge auprès de la Cour, Augustin Zegrean. "Les choses risquent de tourner très mal", redoute-t-il, alors que le calendrier électoral est très serré.

Les Roumains retournent aux urnes dimanche pour élire le Parlement, avant le second tour de la présidentielle le 8 décembre, si tout va bien.

LAM et AFP