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"Une campagne médiatique": malgré les alertes de l'ONU, l'ambassade d'Israël en France nie toute famine à Gaza

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Le porte-parole de l'ambassade d'Israël en France Hen Feder, invité de RMC ce lundi 28 juillet, a nié toute situation de famine dans la bande de Gaza. Pourtant, les organisations humanitaires internationales, l'ONU en tête, ne cessent d'alerter sur une situation de plus en plus chaotique.

"Il n'y avait aucun risque de famine à Gaza". Malgré les alertes répétées des organisations humanitaires internationales, le porte-parole de l'ambassade d'Israël en France Hen Feder dément, sur RMC lundi, que les Gazaouis se trouvent dans une situation de famine.

Il dénonce "une campagne du Hamas très bien organisée" et "médiatisée par les organisations internationales", alors qu'Israël a autorisé, dimanche, le passage de camions d'aide humanitaire destinés à la bande de Gaza. "C'est quelque chose qui a commencé 18 mois avant aujourd'hui, ce discours sur la famine", insiste Hen Feder, qui accuse des "journalistes qui ne sont pas indépendants, qui travaillent avec le Hamas".

63 décès liés à la malnutrition en juillet

L'Organisation mondiale de la santé (OMS), qui est une agence spécialise de l'ONU créée en 1948, a pourtant mis en cause, dimanche, le "blocage délibéré" de l'aide humanitaire à Gaza. Les taux de malnutrition y atteignent "des niveaux alarmants", a alerté l'OMS.

Dans un communiqué, l'organisation a précisé que 63 décès liés à la malnutrition ont été recensés en juillet, dont 24 enfants de moins de cinq ans. L'organisme onusien a ajouté que près de 20% des enfants de moins de cinq ans se trouvaient dans un état de malnutrition aiguë.

Le choix de Sébastien : Hen Feder - 28/07
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L'Unicef, présent dans la bande de Gaza grâce à ses humanitaires, alerte depuis plus d'un an sur le risque de famine à Gaza. L'organisation a annoncé, vendredi, qu'en juin, le nombre d'enfants pris en charge pour malnutrition avait atteint son plus haut niveau depuis le début du conflit, avec 6.500 enfants.

Israël est accusé de bloquer l'aide humanitaire. Pourtant, selon le porte-parole de l'ambassade d'Israël en France, la responsabilité est du côté des ONG. "Toutes les organisations internationales ont échoué avec ce projet d'aide humanitaire. Il y avait plus de 800 camions dans la frontière de Gaza, dans le côté gazaoui, et les organisations internationales ont échoué à fournir cette aide humanitaire", estime Hen Feder au micro d'Apolline Matin.

Ce dernier précise qu'une unité dans l'armée israélienne est "responsable de la situation humanitaire à Gaza" et "signale s'il y a des problèmes d'aide humanitaire".

"Une faute historique de la France"

Après s'être opposé aux organisations humanitaires, Hen Feder pointe également du doigt l'irresponsabilité de la France, qui va reconnaîre l'État de Palestine lors de l'assemblée générale des Nations unies en septembre. Le porte-parole parle d'"une faute historique de la France".

"La reconnaissance d'un État doit être faite dans un accord entre les deux peuples. Ce n'est pas à la France de vivre avec les Palestiniens après cette déclaration. Chaque solution entre les deux peuples doit être signée entre les deux peuples", souligne Hen Feder.

La France coprésidera avec l'Arabie saoudite une conférence internationale visant à relancer la solution dite "à deux États", palestinien et israélien. Ce à quoi, Hen Feder s'oppose fermement: "Il n'y a aucune personne dans le gouvernement ni dans le parlement ni dans l'opposition, qui ne sont pour, parce que nous sommes aujourd'hui toujours dans une guerre contre le Hamas." À ce jour, au moins 142 États ont reconnu un État palestinien, selon un décompte de l'AFP.

TRC