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Police-Justice

Affaire Hedi: des menaces mais aucune sanction contre les policiers en arrêt-maladie

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Le placement en détention en juillet dernier d'un policier accusé de violences contre le jeune Hedi, pendant les émeutes à Marseille, avait provoqué un fort mouvement de colère dans les rangs policiers. Certains avaient déposé des arrêts-maladies en signe de contestation. Malgré des menaces de retenues de salaire, aucune sanction n'a été prise contre ces policiers.

Fin juillet, un policier marseillais était placé en détention provisoire, accusé de violences sur le jeune Hedi en marge des émeutes. En signe de protestation, une vague d'arrêts-maladies déferlait sur la police marseillaise avec pour conséquences, une réduction drastique des services.

Le 4 août dernier, le préfet de police de Paris Laurent Nunez et le directeur de la police nationale Frédéric Veaux avaient tapé du poing sur la table. Ils dénonçaient ces arrêts-maladies de protestation ou de complaisance, indiquant qu'ils pourraient être refusés et les policiers concernés voir leurs salaires suspendus.

Selon nos informations, aucun policier qui a participé au mouvement n’a vu son arrêt-maladie refusé ou son salaire suspendu. On évalue environ à 7.000 le nombre d'arrêts de travail subitement prescrits après la détention du policier de la Bac de Marseille dans l’affaire “Hedi”, dont 1.100 rien qu’à Marseille.

Moins de comparutions immédiates au mois d'août

Mais la menace de Laurent Nunez et Frédéric Veaux semble avoir suffi à faire rentrer dans le rang la plupart des contestataires. Il reste encore aujourd’hui des policiers en arrêt, mais difficile de savoir s’ils sont réellement inaptes à retourner sur le terrain ou s’ils sont encore dans la colère, rapporte un syndicaliste.

Toujours est-il qu’à Marseille, par exemple, le nombre de comparutions immédiates a chuté au mois d’août, conséquence logique d’une activité policière en berne ou réduite à son minimum.

Lionel Dian avec Guillaume Descours