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Police-Justice

"C’est un fléau": les villes moyennes confrontées aux violences liées au trafic de drogue

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Le trafic de drogue et la violence qui en découle ne touchent plus uniquement les grandes villes comme Marseille ou Paris. De plus en plus de villes moyennes sont confrontées à ce phénomène. Une situation nouvelle qui inquiète autorités et élus.

Alors que la lutte contre la drogue est l'un des enjeux majeurs du gouvernement, près de 157 tonnes de drogues ont été saisies en 2022, une année record. Et ces derniers mois ont été marqués par la recrudescence des règlements de comptes liés au trafic de stupéfiants. Des fusillades à Marseille notamment, mais aussi à Villerupt, ville de 10.000 habitants en Meurthe-et-Moselle. Il y a également eu des intimidations à la sortie d'une école à Valence. Dans cette ville de la Drôme, quatre personnes ont perdu la vie en quelques jours le mois dernier et de nouveaux coups de feu ont fait deux blessés ce week-end.

Le trafic de drogue s'étend donc désormais aux villes moyennes. Au Creuzot par exemple, ce sont d’abord quelques points de deals qui sont apparus. Puis c'est toute l'infrastructure criminelle qui s'est mise en place.

“Il y a eu dernièrement, dans un petit village, une grosse planque avec à peu près 350 kilos de cannabis, 10 kilos de cocaïne, des kalachnikovs… Et ça auparavant, on ne le voyait pas”, indique Stéphan Ragonneau, délégué local du syndicat de police Alliance.

Un risque de banalisation de la violence?

Il raconte l'arrivée de réseaux parisiens et grenoblois. “Il y a une saturation dans les grandes villes et donc on recherche des parts de marché ailleurs. La tranquillité et le manque d’effectif de police sur la voie publique font qu’on peut prospérer plus tranquillement dans son trafic”, estime-t-il.

Des villes plus vulnérables et des élus qui craignent qu’après les trafics, se banalise la violence. Deux points de deals ont été récemment démantelés à Bressuire, dans les Deux-Sèvres. La maire, Emmanuelle Ménard, avait mis à disposition des locaux pour permettre une veille des gendarmes.

“On se dit: ne lâchons rien dès maintenant. Je reste très vigilante, car je sais que ça peut revenir. C’est un fléau partout”, appuie-t-elle.

Car la clientèle est au rendez-vous. Dans l'Orne ou encore dans le Lot-et-Garonne, la préfecture parle d'un "nombre toujours croissant" d'usage de stupéfiants.

Marion Gauthier avec Guillaume Descours