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Police-Justice

Comment travaillent les enquêteurs pour déterminer l'origine des incendies

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Dans l'Aude, le feu qui a ravagé 2.000 hectares est toujours "actif" sur les hauteurs de Narbonne dans les Corbières, le parquet sur place a ouvert une enquête pour tenter d'en connaître l'origine. Un travail méticuleux qui s'apparente aux techniques utilisées sur une scène de crime.

Les investigations se poursuivent à Narbonne pour tenter d’identifier le point de départ des flammes, mais surtout l’origine de l’incendie. Le parquet de Narbonne a ordonné l'ouverture d'une enquête judiciaire en flagrance sous la qualification de destruction involontaire de bois, forêt, et plantation par explosion ou incendie. L'enquête a été confiée à la brigade de recherche de Narbonne.

Pour les enquêteurs, l’urgence est de collecter un maximum d'indices avant que tout ne se consume ou soit détruit par l’intervention des pompiers. Alors dès les premières heures de l'incendie, les techniciens de l’identification criminelle ratissent la zone. Un travail en collaboration avec plusieurs experts, comme l’explique le colonel Francis David, commandant la gendarmerie de l’Aude.

“Il y a d’abord une structure qui est partagée avec les pompiers et les gens de l’office national des forêts qui vont tenter de déterminer l’origine exacte de l’incendie”, explique-t-il.

De longues enquêtes

Et lorsqu’ils travaillent sur ce terrain, les gendarmes utilisent les mêmes techniques et déploient les mêmes outils que sur scène de crime.

“Est-ce qu’on a des bidons d’alcool, ou d’éléments accélérant la prise de feu. Et dans ce cadre, on effectue des prélèvements de la terre, de mégots qui seraient éventuellement trouvés sur le lieu d’origine du sinistre. Et ensuite, il y aura un travail d’expertise qui est mené en laboratoire pour déterminer si l’origine est accidentelle ou intentionnelle”, décrypte-t-il.

En cas de découverte de mégots par exemple, des prélèvements ADN peuvent accélérer l’enquête qui peut durer plusieurs mois avant d’identifier l’auteur d’un incendie volontaire.

Lorsque l’enquête s’oriente vers une piste volontaire, le travail des gendarmes peut durer plus d’un an, avant d’identifier un suspect.

Pierre Bazin avec Guillaume Descours