Des GPS volés sur des tracteurs: Jérôme Bayle craint qu’"un agriculteur tue les cambrioleurs"

Des GPS de grande valeur volés qui disparaissent des tracteurs. Des agriculteurs sont victimes de vols ces dernières semaines de ces outils indispensables pour leur travail. Pour Jérôme Bayle, éleveur en Haute-Garonne qui avait lancé l’hiver dernier la mobilisation des agriculteurs en colère en mettant en place un barrage sur une autoroute, la situation est insupportable.
"C’est un nombre considérable, plus de 30 à 40 GPS sur le dernier mois dans un rayon de 25-30 km, explique-t-il ce lundi sur RMC et RMC Story, dans Charles Matin. C’est très prisé par les gens des pays de l’Est. Une marque a un bipper dans les GPS et ils sont réactivés en Ukraine, en Pologne, en Roumanie, voire même en Amérique. C’est un réseau international."
"Ce sont des GPS qui nous aident à la conduite du tracteur, dans les champs, pour faire des lignes droites, ajoute Jérôme Bayle. Ils ont une valeur de 15.000 à 30.000 euros, selon les marques. Souvent, les écrans sont comme sur les voitures. Mais on règle tout dessus, la pression hydraulique, le relevage… Quand on a un vol de GPS, en plus du préjudice financier, on a des tracteurs immobilisés qui ne démarrent plus. On ne peut plus fonctionner avec. C’est à l’arrêt."
Un préjudice de 250.000 euros pour un agriculteur victime de vols de GPS
Pour l’une des victimes, le bilan est encore plus élevé. "Ils sont allés chez un agriculteur entrepreneur, ils lui ont dérobé neuf GPS et ont piqué les commandes des tracteurs. Ils ouvrent même le volant. Le préjudice est de 250.000 euros. Ils ont fait ça en trois quarts d’heure", explique Jérôme Bayle, qui craint désormais que des agriculteurs se fassent justice eux-mêmes.
"C’est la crainte. Les agriculteurs se protègent, ils sortent les GPS. C’est 20 minutes de travail à chaque fois. Les agriculteurs mettent des caméras, qui envoient des MMS. Un matin, la une des journaux, ça sera ‘Un agriculteur tue les cambrioleurs’. On connait le climat agricole en ce moment. On est sur le fil du rasoir depuis très longtemps, rien ne s’arrange. On est toujours dans le flou politique, comme tout le pays. Il y a encore beaucoup de choses à régler."