Les agriculteurs à nouveau mobilisés dans les Pyrénées pour bloquer la frontière, avec Jérôme Bayle

Du Pays Basque à la Catalogne, des agriculteurs bloquent les points de passage ce lundi entre la France et l'Espagne. Une nouvelle mobilisation à l'initiative de Jérôme Bayle, exploitant de Haute-Garonne et figure du mouvement agricole. C'est lui qui avait lancé le mouvement de blocage sur l’A64 à Narbonne, suivi ensuite dans tout le pays en janvier dernier. Invité de Charles Matin ce lundi sur RMC, il a fait le point sur cette nouvelle journée de contestation.
“C’était déjà annoncé depuis le 7 mars. C’est une initiative qui est partie du côté du Pays Basque et c’était soi-disant remonté au gouvernement. Mais visiblement, ce n’était pas le cas, donc ils m’ont contacté et on a décidé d’accélérer un peu le processus en bloquant toute la chaîne des Pyrénées. On bloque les axes principaux de la frontière”, assure-t-il.
Une action surtout symbolique qui n'est donc pas organisée par les syndicats agricoles et qui ne devrait durer qu'une journée. “Le syndicat principal appelle à ne pas rejoindre ce mouvement. Donc c’est un peu paradoxal parce que le syndicalisme est là pour défendre la profession. Peut-être que ça les dérange que l’idée ne vienne pas d’eux”, précise Jérôme Bayle.
À quelques jours des élections européennes, les agriculteurs se lient avec leurs voisins espagnols pour peser sur le scrutin. Au total, il y a sept points de convergence entre Français et Espagnols. “Ce n’est pas un point de blocage, c’est la chaîne de Pyrénées qui va être bloquée de la Méditerranée à l’Atlantique”, indique Xavi Dallemane.
Dès 10h, ce dernier quittera ses bovins et canards à Bidache pour bloquer le péage de Biriatou, dans les Pyrénées-Atlantiques. “C’est vraiment pour faire une piqûre de rappel et dire à nos futurs eurodéputés, on est là”, insiste-t-il.
Les agriculteurs veulent la détaxation de "toutes les énergies"
Et ils ont quelques propositions à leur soumettre, issues d'échanges avec leurs homologues espagnols.
“On propose aujourd’hui une détaxation de l’énergie, de toutes les énergies, pour toute l’Europe. Ça permettrait de baisser nos charges dans un premier temps et surtout de gommer la concurrence entre les pays”, pointe-t-il.
L’énergie, leur priorité, mais Bertrand Loup, qui élève des bovins en Haute-Garonne, a d’autres idées. “Les clauses miroirs, on veut qu'elles soient enfin respectées. Pas de produits qui puissent entrer en Europe s’ils ne respectent pas les normes européennes”, indique-t-il. Des suggestions qui pourraient se transformer en ultimatum, alerte cet éleveur.
“On leur laisse trois mois pour être efficaces sur les demandes qu’on leur soumet. Sinon, après, on passera à un vrai blocage au mois d’octobre, et indéterminé s’il le faut”, prévient-il. Mais ce lundi, la mobilisation devrait s'achever en fin de journée.