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Police-Justice

"Elle n’était pas sénile" : le neveu de l’habitante du 1er étage du 17 rue Tivoli prend sa défense

Les recherches se poursuivent à Marseille.

Les recherches se poursuivent à Marseille. - AFP

L'enquête ne fait que débuter après l'effondrement d'un immeuble rue de Tivoli à Marseille dans la nuit de samedi à dimanche, mais la question du gaz est au coeur des interrogations. Un proche d'une victime a dit, au micro de RMC, que l'habitante du 1er étage oubliait parfois d'éteindre son gaz. Philippe, le neveu de cette dernière, prend sa défense.

Dimanche, 00h46, une explosion retentit au 17 rue de Tivoli, à Marseille. Peu après, l'immeuble s'effondre. Depuis, les marins-pompiers déblayent les gravats et tentent de retrouver les victimes.

Jusqu'alors, six corps ont été extraits des décombres et quatre d'entre eux ont été identifiés, grâce à des éléments ADN, capillaires et dentaires. Dans une conférence de presse dimanche, la procureure de la République Dominique Lorens avait évoqué la potentielle présence de huit personnes dans l'immeuble au moment des faits. Deux personnes seraient donc a priori toujours sous les gravats.

Du côté de l'enquête judiciaire sur les origines du drame, on travaille toujours "sur l'hypothèse d'une explosion au gaz", a indiqué Dominique Laurens. Seuls les appartements du rez-de-chaussée et du 1er étage en étaient équipés, les deuxième et troisième étages ayant eux été "neutralisés au niveau du gaz".

"Elle n'était pas sénile"

Ce mardi, Bruno, le fils d'une personne qui vivait au rez-de-chaussée, a affirmé au micro de RMC que l'habitante du 1er étage était "sénile" et qu'elle avait déjà oublié d'éteindre le gaz. "Les habitants de l’immeuble n’ont aucune responsabilité, ni cette personne âgée", a-t-il toutefois assuré. "S’il y a un responsable, ce sont les personnes qui n’ont pas pris leurs responsabilités en temps voulu pour aider cette personne qui était dans le besoin", a ajouté Bruno.

L'un des proches d'Antonietta, cette habitante du 1er étage, assure, de son côté, qu'elle n'était pas sénile.

"Elle n’avait pas Alzheimer [...] elle radotait un peu, mais pas elle n'était pas sénile", dit Philippe, son neveu, au micro de RMC. "On m’a dit qu’une fois, elle avait oublié quelque chose sur le gaz. À qui ça n’est jamais arrivé? On ne va pas dire qu’elle était sénile parce qu’elle a oublié quelque chose sur le gaz une fois", ajoute-t-il.

Un changement de cuisinière

Pour lui, cette question ne se posait plus, de toute façon, car elle n'avait plus de gaz: "Les infirmiers de ma tante m’ont dit qu’il y a un mois, ils avaient changé la cuisinière. Il n’y avait plus de gaz chez ma tante, donc si fuite il y a, c’est ailleurs."

Ce changement pour une cuisinière électrique a été, également, souligné par la procureure de la République.

Philippe assure d'ailleurs qu'un magasin d'électroménager est venu l'installer.

"Ils ont coupé l'arrivée de gaz et sont repartis avec l'ancienne gazinière", dit-il.

D'après lui, comme sa tante avait du mal à utiliser ce nouvel électroménager, les Petits frères des pauvres sont venus lui installer une petite cuisinière d'appoint pour qu'elle puisse faire à manger.

Philippe était "en froid" avec sa tante, mais il assure que sa soeur passait très régulièrement. "S’il fallait faire un signalement, ma soeur aurait été au courant. L’infirmier [qui venait tous les jours] serait au courant, là il ne m’en a jamais parlé", estime-t-il.

Une grande solidarité dans cet immeuble

Il tient, d'ailleurs, à noter particulièrement la belle solidarité qui existait dans cet immeuble. "Les gens du rez-de-chaussée, des gens très charmants, venaient s’occuper administrativement de tous les papiers de ma tante. Le couple du premier, quand ils la croisaient, ils montaient les courses. C’était vraiment une solidarité dans le bâtiment. Les gens du rez-de-chaussée étaient des retraités, mais ils avaient la tête sur les épaules, qu’on ne leur mette rien sur le dos, ni à eux, ni à ma tante."

Martin Bourdin (édité par AB)